
Le secteur industriel algérien pourrait bientôt accueillir un nouvel acteur de poids avec l’arrivée du groupe omanais United Business, spécialisé dans la pétrochimie et le trading de produits miniers. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman.
Le ministre algérien de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a récemment reçu une délégation omanaise de haut niveau, menée par Saïd al Hajri, président du groupe United Business, accompagné du Dr Ibrahim al Ismaili. Cette rencontre fait suite aux excellentes relations entretenues entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le Sultan Haytham bin Tarek al Said.
L’intérêt du groupe omanais pour l’Algérie n’est pas fortuit. Comme l’explique Saïd al Hajri : « L’idée d’investir en Algérie est venue à nous après une rencontre avec le ministre Mohamed Arkab lors de la visite du chef d’État algérien Son Excellence Abdelmadjid Tebboune à Mascate en octobre dernier. » Cette visite d’État a manifestement ouvert de nouvelles perspectives de coopération économique entre les deux pays, avec des retombées concrètes qui se matérialisent aujourd’hui.
L’aluminium au cœur du projet d’investissement
United Business, déjà reconnu comme un leader dans le secteur de la pétrochimie au Sultanat d’Oman et dans le trading international de produits miniers, envisage de créer une unité de production d’aluminium en Algérie. Le groupe dispose d’un avantage technique considérable, puisqu’il fabrique déjà en Oman les anodes et cathodes nécessaires à l’électrolyse, procédé essentiel dans la fabrication de l’aluminium.
Cette production destinée à la fois au marché domestique algérien et à l’exportation, capitalise sur les atouts stratégiques du pays et la politique de diversification poussée par le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune.
Les atouts de l’Algérie mis en avant
Le président de United Business souligne plusieurs facteurs qui ont motivé ce choix d’investissement :
- Position géographique stratégique : « L’Algérie bénéficie de facilités d’exportation en face de la façade sud européenne ainsi que du marché africain« , note-t-il, mettant en évidence la situation privilégiée du pays comme carrefour entre l’Europe et l’Afrique.
- Infrastructure énergétique solide : La disponibilité de l’énergie, élément crucial pour la production d’aluminium, est un autre atout majeur. « L’énergie est disponible avec des groupes publics de haute qualité comme le groupe Sonelgaz que nous avons rencontré« , précise Saïd al Hajri.
- Relations fraternelles : Au-delà des considérations économiques, le dirigeant omanais évoque également la dimension humaine : « C’est un pays frère par ailleurs, nous sommes heureux de participer à l’appel lancé par nos dirigeants d’investir cette relation.«
La délégation omanaisea participé à des séances de travail approfondies à Alger avec le ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, le ministère de l’Industrie et le groupe Sonelgaz, partenaire énergétique potentiel du projet. Ces rencontres témoignent du sérieux de la démarche et de la volonté des deux parties de concrétiser rapidement ce projet d’investissement.
Perspectives et enjeux
Ce projet d’investissement s’inscrit dans la stratégie algérienne de diversification économique et de développement du secteur industriel. La production locale d’aluminium permettrait de réduire la dépendance aux importations tout en créant une nouvelle source de revenus à l’exportation.
Pour le Sultanat d’Oman, cet investissement représente une opportunité d’expansion régionale et de diversification géographique de ses activités industrielles, conformément à la vision économique du Sultan Haytham bin Tarek al Said.
L’aboutissement de ce projet pourrait servir de modèle pour d’autres investissements omanais en Algérie, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux nations et concrétisant la volonté politique affichée au plus haut niveau de développer une coopération mutuellement bénéfique.
Un fonds d’investissement algéro-omanais de 300 millions de dollars (115 millions de riyals omanais) a été créé en mai 2025, lors de la visite du Sultan Haytham ben Tarek al Said en Algérie. Il s’intégre dans le cadre des ambitions d’investissement d’Oman en Algérie qui pourraient atteindre 10 milliards de dollars à moyen terme considère Maghreb Émergent.