L’Afrique à l’assaut du Qatar : dix nations pour conquérir le Mondial U-17


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Coupe du Monde U17 2025 au Qatar
Coupe du Monde U17 2025 au Qatar

Pour la première fois de son histoire, la Coupe du Monde U-17 accueille 48 équipes au Qatar du 3 au 27 novembre 2025. L’Afrique, continent le plus titré dans cette catégorie avec sept sacres mondiaux, aligne une délégation record de dix sélections menées par le Maroc champion continental et le Mali finaliste 2015. Entre favoris déclarés et outsiders ambitieux, cette génération dorée rêve de perpétuer la domination africaine dans un format révolutionnaire devenu annuel.

Pour la première fois de son existence, la Coupe du Monde U-17 accueillera 48 équipes, transformant radicalement la physionomie d’un tournoi qui devient désormais annuel. Le Qatar, pays hôte jusqu’en 2029 selon une décision entérinée par le Conseil de la FIFA en 2024, va vivre une série de compétitions juvenile d’une intensité rare.

Cette révolution sportive profite particulièrement à l’Afrique, continent qui n’avait jamais aligné autant de représentants dans une compétition mondiale de cette catégorie. Dix drapeaux africains flotteront dans les stades climatisés du Qatar, portés par une génération qui rêve de perpétuer la tradition continentale dans cette catégorie d’âge.

Une mosaïque africaine aux ambitions multiples

La répartition des forces africaines dans les douze groupes dessine un paysage contrasté, mêlant favoris déclarés et outsiders ambitieux. Chaque sélection porte en elle une part de l’héritage footballistique continental, forgé par sept titres mondiaux en catégorie U-17, record absolu toutes confédérations confondues.

L’Afrique du Sud, logée dans le groupe A aux côtés du Qatar, de l’Italie et de la Bolivie, se retrouve dans une position délicate face au pays organisateur. Les Bafana Bafana juniors devront puiser dans leur expérience récente pour espérer franchir le premier tour, sachant que leur adversaire qatari bénéficiera du soutien inconditionnel de son public et que l’Italie est un gros client.

Le Maroc, champion d’Afrique en titre, placé dans le groupe B, affrontera le Japon, la Nouvelle-Calédonie et le Portugal dans ce qui s’annonce comme l’une des poules les plus équilibrées du tournoi. Les Lionceaux de l’Atlas, portés par les investissements massifs de la Fédération royale dans les centres de formation, nourrissent des ambitions légitimes de qualification pour les phases finales.

Le Sénégal, qui avait brillé lors de la dernière édition, hérite d’un groupe C face à la Croatie, au Costa Rica et aux Émirats arabes unis. Les Lionceaux, auréolés de leur sacre continental 2024, possèdent l’expérience et la maturité nécessaires pour s’imposer comme l’une des locomotives du football africain dans ce tournoi.

La Tunisie, dans le groupe D, se retrouve confrontée à un défi de taille avec l’Argentine, la Belgique et les Fidji. Les Aiglons devront faire preuve d’une maturité précoce pour rivaliser avec les jeunes pousses sud-américaines et européennes dans cette poule relevée.

L’Égypte, logée dans le groupe E face à l’Angleterre, au Venezuela et à Haïti, bénéficie d’un tirage plus abordable qui pourrait lui permettre de viser les huitièmes de finale. Les Pharaons juniors, héritiers d’une tradition footballistique séculaire, possèdent les atouts pour se qualifier.

Un Mondial U17 avec des pays africains bien représentés

La Côte d’Ivoire, dans le groupe F aux côtés du Mexique, de la Corée du Sud et de la Suisse, dispose d’arguments solides pour bousculer la hiérarchie. Les Éléphanteaux, réputés pour leur jeu physique et leur technique individuelle, pourraient  surprendre des adversaires plus cotés sur le papier.

La Zambie, première participation dans cette catégorie, se lance dans le grand bain du groupe H face au Brésil, au Honduras et à l’Indonésie. Sans pression aucune, les Chipolopolo juniors entendent s’inspirer de leurs aînés nigérians, recordmans continentaux avec leurs multiples sacres mondiaux.

Le Burkina Faso, dans le groupe I, croisera les États-Unis, le Tadjikistan et la République tchèque dans une poule ouverte où tout reste possible. Les Étalons cadets ont montré lors de la dernière CAN junior qu’ils avaient le niveau pour passer ce premier tour.

L’Ouganda, autre néophyte continental, affrontera la France, le Chili et le Canada dans le groupe K. Les Cranes juniors découvriront l’univers du football mondial avec l’enthousiasme de la première fois, atout non négligeable dans ce type de compétition.

Enfin, le Mali, finaliste mondial 2015 et récent finaliste de la CAN, habitué des joutes internationales, évoluera dans le groupe L face à la Nouvelle-Zélande, à l’Autriche et à l’Arabie saoudite. Les Aiglons maliens, forts de leur expérience, nourrissent des ambitions légitimes pour aller au bout de cette compéition.

Des locomotives continentales aux ambitions assumées

Parmi cette délégation africaine, trois nations se détachent naturellement du lot par leur expérience et leur potentiel. Le Sénégal, vainqueur du titre continental 2024, arrive au Qatar avec un effectif rodé aux joutes internationales et une confiance maximale. Les protégés de leur sélectionneur ont démontré lors de la CAN U-17 leur capacité à gérer la pression des grands rendez-vous.

Le Mali, de son côté, puise dans son héritage de finaliste mondial 2015 pour nourrir ses ambitions qatariennes. La formation malienne, reconnue pour sa discipline tactique et sa créativité offensive, possède tous les ingrédients pour reproduire l’exploit de sa génération précédente qui avait atteint la finale face à la Nigeria.

Enfin le Maroc, auréolé de son récent titre à la CAN U17 voudra poursuivre sur ce chemin et suivre l’exemple de leurs ainés, demi-finaliste du Mondial 2022 au Qatar.

Un laboratoire qatarien idéal

Le passage à 48 équipes transforme radicalement la donne stratégique du tournoi. Avec douze groupes de quatre équipes, les deux premiers de chaque poule plus les huit meilleurs troisièmes accèdent aux phases finales, créant un tableau final à 32 formations. Cette évolution profite mécaniquement aux nations africaines, qui voient leurs chances de qualification multipliées.

La cadence annuelle, autre innovation majeure, fait de ce Mondial U-17 une véritable école permanente des champions selon la terminologie officielle de la FIFA. Cette régularité permet aux jeunes talents africains de disposer d’une vitrine mondiale récurrente, accélérant leur processus de détection et de développement.

Les conditions d’accueil qatariennes offrent un cadre optimal pour l’expression du talent des jeunes africain. Le climat tempéré de novembre, les stades compacts favorisant l’ambiance et les technologies d’arbitrage de pointe créent un environnement idéal pour la formation et la révélation de futurs grands joueurs.

Cette infrastructure d’exception permet aux jeunes Africains de se mesurer aux meilleures conditions mondiales, expérience inestimable pour leur développement futur. à deux ans d’une CAN 2027 élargie.

Le maintien de la suprématie africaine dans cette catégorie d’âge représente également un enjeu de prestige continental. Avec sept titres mondiaux U-17 à son actif, l’Afrique détient le record absolu toutes confédérations confondues, héritage qu’elle entend perpétuer face à une concurrence mondiale toujours plus relevée. Le Khalifa International Stadium, théâtre de la finale le 27 novembre, pourrait bien voir s’écrire une nouvelle page dorée de l’histoire continentale.

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Amadou Atar est une référence dans le monde du football africain. Il est précis et objectif dans ses articles, même si on ne peut lui enlever un penchant historique pour le mythique club français de Saint-Etienne où sont passés plusieurs des plus grands joueurs africains de l'histoire
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