
Le 26 mai 2025, la Liga EA SPORTS a remis à Iñaki Williams le trophée SPORTY LaLiga MVP, qui distingue le meilleur joueur africain du championnat. Une consécration pour l’attaquant ghanéen de l’Athletic Club qui devient le premier footballeur à conserver cette distinction deux saisons consécutives, confirmant son statut unique dans le paysage ibérique.
Avec 32 % des suffrages exprimés, Iñaki Williams a largement devancé ses poursuivants. Le Sénégalais Pape Gueye, milieu offensif de Villarreal, a recueilli 12 % des votes, tandis que le défenseur camerounais Enzo Boyomo d’Osasuna complète le podium avec 10 %. Cette avance confortable témoigne de l’unanimité qui entoure la saison exceptionnelle du natif de Bilbao.
Au-delà des chiffres, 6 buts et 8 passes décisives en 35 matches de championnat, c’est l’influence globale d’Iñaki Williams qui a séduit les observateurs. Dans un vestiaire de l’Athletic où la tradition côtoie l’ambition moderne, l’ancien international espagnol s’est imposé comme un véritable patron, capable d’élever le niveau collectif par sa seule présence.
Un plébiscite qui ne souffre d’aucune contestation
Cette reconnaissance individuelle s’inscrit dans la renaissance de l’Athletic Club. Sous la houlette d’Ernesto Valverde, Bilbao a terminé à la quatrième place du championnat avec 70 points, son meilleur classement depuis la saison 2013-2014. Ce rang synonyme de qualification directe pour la Ligue des champions marque le retour du club basque parmi l’élite européenne, une perspective qui n’avait plus été offerte aux supporters de San Mamés depuis trop longtemps.
Williams s’est révélé être la colonne vertébrale de cette équipe redevenue compétitive. Le joueur de 30 ans incarne parfaitement la philosophie du club : enracinement local et ambitions internationales.
Entre Biscaye et Accra, une identité assumée
L’histoire personnelle d’Iñaki Williams nourrit un récit singulier. Né à Bilbao de parents ghanéens ayant fui leur pays, il a grandi dans les rues de la capitale biscaïenne avant de gravir tous les échelons de la formation de l’Athletic. Cette double appartenance, loin d’être un déchirement, constitue aujourd’hui sa force principale.
Depuis 2022 et sa décision de représenter le Ghana en sélection nationale, Williams a su concilier ses deux identités. Au Pays basque, il reste l’enfant du club, celui qui a établi un record phénoménal de 251 matches consécutifs en Liga entre 2016 et 2023. En Afrique, il est devenu l’ambassadeur d’une génération qui refuse de choisir entre ses origines et son lieu de naissance.
Une histoire de famille
Son petit frère, Nico Williams de 8 ans plus jeune (né le 12 juillet 2002 à Pampelune) est ailier à l’Athletic Bilbao et international espagnol. Leurs parents, Maria et Felix Williams, ont quitté le Ghana en 1993 et ont parcouru 4 000 kilomètres à travers le Sahara pour rejoindre l’Espagne.
Cette dualité trouve son apogée dans sa relation particulière avec l’Athletic. Le club aux règles si strictes concernant le recrutement, seuls les Basques peuvent jouer, a su embrasser cette modernité identitaire. Williams représente parfaitement cette évolution : basque par adoption, africain par héritage, il incarne une forme de cosmopolitisme local qui séduit bien au-delà des frontières.
Sur le marché des transferts, Williams a également envoyé un signal fort. Malgré les sollicitations répétées de clubs anglais et italiens, l’attaquant a réaffirmé son attachement à Bilbao. À 30 ans, dans la force de l’âge, ce choix du cœur démontre que certaines valeurs résistent encore aux sirènes financières.
Maintenant, l’exercice 2025-26 s’annonce passionnant pour Iñaki Williams. Entre la Ligue des champions retrouvée avec l’Athletic et la CAN 2025 au Maroc avec le Ghana, le calendrier promet d’être chargé. Ces échéances représentent autant d’opportunités de confirmer son statut d’icône afro-basque et de poursuivre une trajectoire unique dans le football moderne.