Imane Khelif : une championne contestée, une médaille confirmée !


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Imane Khelif
Imane Khelif

Imane Khelif, boxeuse algérienne de 25 ans, peut enfin respirer. Après des semaines d’incertitude nourries par une remise en cause de son sacre olympique, le Comité International Olympique (CIO) a tranché : sa médaille d’or obtenue à Paris en 2024 est maintenue. Kirsty Coventry, présidente de la commission des athlètes du CIO, a mis fin aux polémiques en réaffirmant la légitimité de la victoire d’Imane dans la catégorie des moins de 66 kg.

Après la tentative du président de la Fédération internationale de boxe (IBA), Umar Kremlev, de faire annuler sa médaille, la boxeuse algérienne Imane Khelif peut pousser un ouf de soulagement. Le Comité International Olympique (CIO) a indiqué que sa médaille d’or obtenue à Paris en 2024 est maintenue. L’affaire Imane Khelif a attiré l’attention à l’international. Les attaques à son encontre, jugées infondées, ont soulevé une vague d’indignation dans le monde du sport.

L’IBA, déjà discréditée par le CIO pour des affaires de corruption, a vu ses tentatives de révision post-olympique rejetées. La médaille reste donc autour du cou d’Imane, consacrant non seulement son exploit sportif, mais aussi sa résilience face à l’adversité. L’affaire met en lumière un malaise plus profond : la crise de gouvernance dans le monde de la boxe. Le CIO ne reconnaît plus l’autorité de l’IBA, et plusieurs nations, parmi lesquelles l’Algérie, les États-Unis et les Pays-Bas, ont rejoint une nouvelle entité, World Boxing, censée instaurer une gouvernance plus transparente.

La crise d’une discipline en quête de légitimité

Mais cette nouvelle organisation ne fait pas l’unanimité. À peine née, elle adopte des règlements très controversés, dont l’un impose des tests génétiques aux athlètes féminines pour vérifier leur sexe chromosomique. C’est dans ce cadre qu’Imane Khelif se retrouve une nouvelle fois ciblée, risquant l’exclusion des compétitions futures, comme la Eindhoven Box Cup 2025. Imane Khelif, auréolée d’or après huit années de sacrifices et d’entraînement intense, est aujourd’hui confrontée à une épreuve d’un autre ordre : la remise en cause de son identité biologique.

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Les nouveaux critères de World Boxing excluent les sportives porteuses de certaines caractéristiques génétiques, considérées comme non conformes, même en l’absence d’avantage compétitif avéré. Cette politique est perçue comme stigmatisante, particulièrement envers les athlètes du Sud global, souvent plus exposées à ces contrôles. En 2023 déjà, Khelif avait été suspendue par l’IBA aux côtés de la Taïwanaise Lin Yu-Ting, avant de triompher aux JO. Aujourd’hui encore, son courage reste intact.

L’Algérie derrière son héroïne

Dans cette tourmente, la solidarité nationale n’a pas failli. Le Président Abdelmadjid Tebboune a salué « une victoire de toute l’Algérie », et des milliers d’Algériens ont exprimé leur soutien, notamment dans le village natal d’Imane, Biban Mesbah, où l’on a célébré son sacre avec émotion et fierté. Sur les réseaux sociaux, son nom est devenu un symbole, mentionné des centaines de milliers de fois, au-delà des frontières. Face aux doutes, Imane Khelif a répondu avec puissance et dignité, comme elle sait le faire sur le ring.

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« La réponse est toujours venue du combat », a-t-elle déclaré. Son triomphe à Roland-Garros en août 2024, dans une ambiance survoltée, fut bien plus qu’une victoire sportive : un acte de résistance face à l’intolérance, à la misogynie et à une certaine forme d’islamophobie voilée. Le cas d’Imane soulève de vraies questions éthiques. Jusqu’où peut-on aller au nom de l’équité sans violer la dignité humaine ? Et pourquoi ces contrôles visent-ils principalement des athlètes issues de pays non occidentaux ?

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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