Guy Loando, l’homme qui veut reconstruire la RDC par la paix et le territoire


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Guy Loando
Guy Loando

À Kinshasa, le Vélodrome de Kintambo s’est mué samedi en agora républicaine. Devant une foule dense, Guy Loando Mboyo a lancé un nouvel appel à la paix et à l’unité, dans la foulée de l’accord historique signé à Washington entre la RDC et le Rwanda. Une séquence politique forte, qui marque la fin d’une tournée de terrain intense pour le ministre de l’Aménagement du Territoire, mais aussi le début d’une nouvelle étape pour ce cadre de la jeune génération au style assumé.

Kinshasa, 28 juin 2025. Sous un soleil matinal, les militants de l’AREP, le parti fondé par Guy Loando Mboyo, remplissent les gradins du Stade Vélodrome à Kintambo. La Lukunga, dernier district à accueillir les « matinées politiques » du mouvement après Mont-Amba, Tshangu et Funa, devient pour quelques heures le cœur battant d’un message simple, martelé depuis des semaines : le pouvoir s’obtient par les urnes, jamais par les armes.

La veille, à Washington, un accord de paix venait d’être signé entre Kinshasa et Kigali, avec le soutien des États-Unis et de l’Union africaine. L’événement, majeur, pourrait ouvrir une nouvelle ère dans l’interminable crise de l’Est congolais. Et c’est avec un ton calme mais déterminé que Guy Loando s’en est félicité devant ses partisans : « Nous avons toujours défendu la paix et le dialogue. La guerre ne construit rien. La paix, elle, fonde tout ».

Un contrepoint à la surenchère verbale

Depuis le début de la crise sécuritaire, le ministre d’État, jeune quarantenaire, s’est imposé comme l’un des rares responsables politiques à tenir une ligne de responsabilité, à rebours des discours belliqueux qui, dans la classe politique congolaise, tiennent souvent lieu de stratégie. « Nous n’avons pas besoin de mots qui attisent les braises, mais d’actes qui éteignent le feu », déclarait-il déjà en 2023.

Cette posture, saluée par les observateurs, contraste avec l’agitation médiatique ambiante. Elle s’ancre dans une vision plus large : celle d’un homme de terrain, convaincu que la reconstruction nationale passe d’abord par l’organisation rationnelle du territoire.

Une loi fondatrice pour un pays à reconstruire

Guy Loando
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Car si la séquence politique actuelle a placé la paix au centre des débats, elle ne saurait faire oublier un autre accomplissement majeur de ces dernières semaines : l’adoption définitive par l’Assemblée nationale puis par le Sénat, en juin, de la loi sur les principes fondamentaux de l’aménagement du territoire. Un texte fondateur, ardemment défendu par Guy Loando depuis son arrivée au gouvernement.

Longtemps attendue, cette loi pose enfin les bases juridiques d’une gestion cohérente de l’espace congolais, souvent livré à lui-même. Zonage, usage des sols, planification urbaine, intégration des contraintes environnementales : c’est une boîte à outils complète qui voit le jour pour encadrer le développement, lutter contre les inégalités spatiales et anticiper les besoins d’un pays immense, où la croissance démographique dépasse les capacités des villes.

Une méthode : présence, clarté, mobilisation

Depuis plusieurs mois, l’infatigable Guy Loando parcourt les provinces, fédère ses équipes, impulse une dynamique politique et administrative autour de la réforme. Les matinées politiques de l’AREP, loin d’être de simples démonstrations de force partisane, sont devenues des forums civiques, où la jeunesse et les communautés locales peuvent poser leurs questions, formuler des attentes, et entendre une parole politique claire sur le long terme.

Celui que les Congolais appellent le « grand aménageur national » s’inscrit résolument dans une nouvelle génération d’acteurs publics : plus proches du terrain, plus orientés vers les résultats, et décidés à faire bouger les lignes sans attendre.

L’après-violence, par la planification

Alors que la RDC s’apprête lundi 30 juin à célébrer son 65ᵉ anniversaire d’indépendance, le message porté samedi à Lukunga dépasse le simple cadre partisan. Il parle à tout un pays, fatigué des divisions, meurtri par les conflits, et désireux d’un avenir mieux organisé. Un avenir où l’espace ne serait plus un facteur de chaos, mais de cohésion.

L’avocat devenu ministre en 2020, après avoir été élu sénateur l’année précédente, qiu s’impose peu à peu comme le grand leader de l’ouest du pays – il est originaire de de la Tshuapa – continue de tracer son sillon. Sans tapage, mais avec constance. Avec cette conviction, qu’il martèle depuis le début : on ne peut pas construire la paix sans maîtriser le territoire.

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Né à Lubumbashi dans l'ex-Katanga, diplômé de l'Université catholique de Louvain, j'ai été diplomate et je travaille depuis dix ans comme journaliste pour des médias belges et panafricains
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