Guinée sous les eaux : les inondations meurtrières plongent Conakry dans la tourmente


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Des inondations
Des inondations (illustration)

Depuis le début du mois de juin, la capitale guinéenne, Conakry, ainsi que ses environs, font face à des pluies diluviennes sans précédent. Ces intempéries ont provoqué d’importantes inondations, causant la mort d’au moins 15 personnes. Mais au-delà du lourd bilan humain, cette situation dramatique met une nouvelle fois en exergue la vulnérabilité des infrastructures urbaines, la faiblesse de la planification urbaine et les conséquences directes du changement climatique en Afrique de l’Ouest.

Des pluies torrentielles aux conséquences dramatiques

Chaque année, la saison des pluies s’abat sur la Guinée entre juin et octobre. Mais en 2025, l’intensité et la fréquence des précipitations semblent atteindre un niveau exceptionnel. Depuis plusieurs semaines, des trombes d’eau s’abattent quotidiennement sur Conakry, transformant rues et quartiers en véritables rivières. Certaines zones urbaines, notamment les communes de Matoto, Ratoma et Dixinn, se retrouvent totalement inondées.

Les eaux montent rapidement, infiltrent les habitations précaires, emportent les biens, détruisent des routes et isolent des quartiers entiers. Selon les autorités locales, au moins 15 personnes ont perdu la vie à la suite des inondations depuis début juin, victimes de noyades ou d’effondrements d’immeubles fragilisés. De nombreuses familles se retrouvent sans abri, contraintes de fuir dans l’urgence.

Un urbanisme défaillant face aux défis climatiques

L’ampleur des dégâts ne peut être attribuée uniquement aux pluies. Elle est aussi le reflet de décennies de mauvaise gestion urbaine. Conakry, comme de nombreuses capitales africaines, a connu une urbanisation galopante, souvent non planifiée. Les constructions anarchiques, parfois sur des zones marécageuses ou sur le lit naturel des eaux pluviales, aggravent les risques d’inondation.

Les systèmes de drainage sont largement insuffisants, voire inexistants dans certaines zones. Là où ils existent, ils sont souvent obstrués par des déchets. Le manque d’entretien des caniveaux et l’accumulation de détritus ménagers dans les rues empêchent une évacuation efficace des eaux de pluie. Ce cocktail explosif rend la ville particulièrement vulnérable dès que les précipitations s’intensifient.

Des habitants laissés à eux-mêmes

Sur le terrain, ce sont les populations locales qui subissent de plein fouet les conséquences de ces inondations. Beaucoup d’entre elles vivent dans des quartiers informels où les habitations sont construites avec des matériaux peu résistants, sans respect des normes de sécurité. Lorsque les eaux envahissent ces zones, les murs s’effondrent, les toitures cèdent et les biens sont emportés.

Les secours peinent à intervenir efficacement, souvent dépassés par l’ampleur des besoins et les difficultés d’accès aux zones sinistrées. Certaines familles se réfugient chez des proches, d’autres dans des écoles ou des lieux publics transformés en abris de fortune. Le risque sanitaire est également élevé, avec la montée des eaux stagnantes favorisant la propagation de maladies hydriques comme le choléra, la typhoïde ou la malaria.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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