
C’est une décision sans précédent qui secoue le secteur industriel guinéen : le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME a annoncé la fermeture de 1 724 unités industrielles pour non-conformité. Les produits issus de ces structures ont été immédiatement retirés du marché. Objectif affiché : protéger les consommateurs, garantir la qualité des produits et assainir un secteur de plus en plus décrié.
La Guinée ferme 1 724 unités industrielles non conformes dans une opération d’envergure pour assainir le secteur. Une onde de choc pour l’économie nationale, mais saluée par les organisations de défense des consommateurs.
Un signal clair pour la sécurité des consommateurs
Dans un arrêté publié en fin de semaine dernière, le ministère a justifié cette mesure radicale par une série de motifs : la préservation de la santé publique, l’amélioration de la qualité des produits en circulation, et la promotion d’une industrie plus responsable. La majorité des structures concernées opéraient dans le secteur très sensible de la production d’eau, un domaine régulièrement pointé du doigt pour son manque de traçabilité et de conformité.
Une industrie de l’eau sous surveillance
Depuis plusieurs années, des voix s’élevaient en Guinée pour dénoncer la prolifération de poches d’eau vendues sans aucune garantie sanitaire. Selon Ousmane Keïta, président de l’Union des consommateurs de Guinée, les plaintes liées à des problèmes de santé causés par la consommation de ces eaux se sont multipliées. Il salue aujourd’hui l’action des autorités. Pour lui, c’est un premier pas vers une régulation plus rigoureuse d’un secteur qui touche directement à la santé des populations.
Des zones d’ombre et des inquiétudes
Mais cette mesure radicale ne fait pas que des heureux. Le patronat guinéen, resté silencieux pour le moment, attend une rencontre avec le gouvernement pour comprendre les contours de cette décision et ses implications sur l’emploi. Car au-delà des aspects sanitaires, c’est toute une chaîne de valeur qui se retrouve affectée. Les travailleurs sont mis au chômage, on note des pertes financières, et incertitudes sur l’avenir de certaines filières industrielles locales.
Vers une nouvelle régulation du secteur industriel ?
Face à cette vague de fermetures, le ministère du Commerce a aussi tendu la main aux industriels, en rappelant les démarches à suivre pour une mise en conformité. De son côté, l’Union des consommateurs appelle à la transparence, notamment à travers la publication officielle de la liste des unités autorisées à exercer, en priorité celles actives dans la production d’eau. Un moyen, selon elle, de restaurer la confiance entre consommateurs et industriels.