Gabon : suspense autour des résultats du double scrutin


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Une urne
Une urne

Le Gabon a vécu samedi un double scrutin décisif pour élire ses députés et représentants locaux. Marquée par une forte mobilisation et un climat globalement apaisé, la journée électorale ouvre une nouvelle étape du mandat de Brice Clotaire Oligui Nguema. Mais alors que le dépouillement se poursuit, le pays reste suspendu aux résultats qui diront quelle force politique sortira renforcée.

Au Gabon, la journée électorale du samedi a marqué un moment décisif pour la vie politique du pays. Près d’un million de citoyens étaient appelés aux urnes pour élire les députés de l’Assemblée nationale ainsi que les représentants des collectivités locales. Un double scrutin crucial qui s’est déroulé dans un climat globalement calme, mais dont les résultats se font encore attendre.

Une forte mobilisation dans les bureaux de vote

Dès l’ouverture des bureaux, l’affluence a été notable, notamment en milieu de matinée. Les électeurs, parfois munis de leurs téléphones pour filmer, ont voulu suivre de près chaque étape du processus, du vote au dépouillement. À Libreville, comme ailleurs, les citoyens affirmaient vouloir « protéger leur vote » en observant, de l’extérieur, le dépouillement des bulletins. Une vigilance qui traduit à la fois une exigence de transparence et un désir profond de tourner la page des contestations électorales qui ont marqué l’histoire récente du pays.

Ces élections visent à installer 145 députés et des milliers d’élus locaux répartis entre les conseils régionaux, municipaux et départementaux. Mais au-delà des chiffres, l’enjeu politique est de taille. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema, élu il y a six mois avec plus de 94 % des suffrages, espère voir son parti, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), obtenir une majorité solide. Face à lui, l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), tente de défendre ses bastions, tandis que l’opposition, bien que fragilisée, a appelé ses militants à voter massivement.

Un climat apaisé, malgré quelques incidents

Si la journée s’est déroulée sans heurts majeurs, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’annulation du scrutin dans la circonscription de Ntoum, en banlieue de Libreville. La décision fait suite à des tensions locales et à des irrégularités, certains candidats affirmant n’avoir pas trouvé leurs bulletins de vote. Un rappel que, malgré les efforts de transparence, les défis logistiques et organisationnels demeurent.

Alors que le dépouillement s’est poursuivi jusque tard dans la nuit, aucun résultat consolidé n’a encore été communiqué. Même les chaînes publiques, qui avaient organisé une soirée électorale, n’ont pas pu livrer de chiffres définitifs. Les Gabonais attendent donc avec impatience de savoir quelle force politique sortira renforcée de ce scrutin. Un second tour est déjà prévu pour le 11 octobre dans les circonscriptions où aucun candidat n’aura obtenu la majorité absolue.

Maceo Ouitona
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Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
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