États-Unis, diplomatie : Donald Trump reçoit cinq chefs d’État africains à la Maison Blanche


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L'ex-Président américain, Donald Trump
L'ex-Président américain, Donald Trump

Le Président américain, Donald Trump, entame, ce mercredi 9 juillet, sa première initiative diplomatique majeure à l’égard du continent africain depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier.

Cette initiative consiste en l’invitation de cinq chefs d’État africains attendus à Washington pour un mini-sommet de trois jours, du 9 au 11 juillet, centré sur des enjeux stratégiques de coopération entre les États-Unis et l’Afrique.

Des partenaires ciblés et des intérêts clairs

Ont été conviés à cette rencontre :

Selon un communiqué de la Maison Blanche, ces pays ont été choisis pour leur rôle jugé « stratégique » dans des dossiers clés : exploitation des minéraux critiques, sécurité maritime dans le golfe de Guinée, stabilité régionale et ouverture économique.

Un sommet dans un climat contrasté

La tenue de ce mini-sommet intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’administration Trump et plusieurs partenaires commerciaux africains, du fait notamment de nouvelles hausses tarifaires décidées unilatéralement par Washington. L’Afrique du Sud, par exemple, a vivement protesté contre la mise en place d’un tarif douanier réciproque de 30 % sur plusieurs de ses exportations.

Par ailleurs, les coupes budgétaires drastiques dans l’aide au développement annoncées par l’administration Trump jettent une ombre sur la sincérité de l’engagement américain en Afrique, même si la Maison Blanche insiste sur une volonté de passer « d’une relation d’assistance à un véritable partenariat économique ».

L’ombre de la géopolitique régionale

Ce sommet intervient également quelques jours après la signature, sous l’égide des États-Unis, d’un accord de paix historique entre la RDC et le Rwanda, censé mettre fin aux violences qui ravagent les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Washington espère capitaliser sur ce succès diplomatique pour renforcer sa crédibilité en Afrique centrale, et contrebalancer l’influence croissante de la Chine et de la Russie sur le continent.

Donald Trump, revenu au pouvoir avec un discours centré sur l’Amérique d’abord, peine jusqu’ici à définir une doctrine africaine claire. Cette rencontre est donc perçue par les analystes comme un test diplomatique pour le dirigeant américain : Donald Trump pourra-t-il faire preuve de pragmatisme et de réalisme stratégique tout en poursuivant ses priorités économiques et nationalistes ?

À suivre de près

Les discussions devraient aborder notamment :

  • le renforcement des chaînes d’approvisionnement en minéraux rares essentiels à la transition énergétique,
  • la coopération sécuritaire contre le terrorisme et la piraterie maritime,
  • les conditions d’un commerce plus équitable,
  • et les perspectives d’investissements directs étrangers américains sur le continent.

Reste à voir si ces échanges déboucheront sur des engagements concrets ou s’ils ne resteront qu’au stade de la communication politique.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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