
Dans la nuit du 16 au 17 août 2025, le Bénin a été secoué par un accident tragique sur la route inter-États n°2. Un bus de la compagnie STM, reliant Lomé à Malanville, a plongé dans le fleuve Ouémé avec 54 personnes à bord. Ce drame remet en lumière les dangers persistants du transport routier en Afrique de l’Ouest, entre infrastructures défaillantes et fatigue des conducteurs. Le bilan humain, encore incertain, suscite une vive émotion et relance les appels à des réformes urgentes.
Un terrible accident a frappé le Bénin dans la nuit du 16 au 17 août 2025. Un autocar de la compagnie de transport international STM, en provenance de Lomé (Togo) et en route pour Malanville, à la frontière avec le Niger, a plongé dans le fleuve Ouémé, au centre du pays. Le drame s’est produit à environ 250 kilomètres au nord de Cotonou, sur la route nationale inter-États n°2, aux alentours de minuit. Selon le ministre de l’Intérieur, le bus transportait 54 personnes. Le bilan provisoire est lourd : un mort repêché, neuf survivants, et 44 passagers toujours portés disparus.
Perte de contrôle du véhicule
Le gouvernement béninois a immédiatement déclenché le plan ORSEC pour organiser les secours. Plongeurs, grues et engins spécialisés ont été mobilisés dans une opération délicate. L’épave du bus a été localisée, mais sa récupération s’annonce difficile, voire périlleuse. Les autorités évoquent une perte de contrôle du véhicule comme cause probable de l’accident. Des images montrent que la glissière de sécurité du pont a été arrachée sur plusieurs mètres, preuve de la violence de l’impact.
Les routes inter-États, bien qu’importantes pour l’intégration régionale et le commerce, sont souvent mal entretenues ou insuffisamment sécurisées, notamment dans les zones de franchissement fluvial. Les conducteurs, parfois épuisés par de longues heures de route ou mal formés à la conduite de nuit, sont aussi un facteur aggravant. Ce n’est pas la première fois que le Bénin ou ses voisins sont confrontés à ce type d’accident dramatique. En 2022, un autre bus de transport interurbain était tombé dans un ravin près de Dassa-Zoumè, faisant plusieurs morts.
Le Président Talon mobilise ses ministres
Au Nigeria voisin, en 2023, un accident similaire avait coûté la vie à plus de 20 passagers lorsqu’un bus avait plongé dans une rivière à cause d’un pont mal signalé en pleine saison des pluies. Au Ghana, en 2021, un autocar bondé a été impliqué dans une collision frontale avec un camion-citerne, faisant plus de 50 morts. Et au Togo, en 2020, un bus de transport en commun avait glissé sur une route détrempée avant de finir dans un ravin, provoquant la mort de 15 personnes.
Face à ces drames répétés, les populations appellent à des actions concrètes : réhabilitation des infrastructures routières, meilleure formation des conducteurs, respect strict des normes de sécurité et renforcement du contrôle technique des véhicules. Le Président du Bénin, Patrice Talon, bien que le gouvernement soit en vacances, a envoyé ministres et forces de secours sur les lieux du drame. Une réaction saluée, mais qui ne suffit plus à apaiser les inquiétudes des familles endeuillées ni à prévenir les futurs drames.