
Le PSG vient d’enrichir sa gamme « Heritage » avec la réédition de son maillot rouge RTL de la saison 1974-1975, floqué du mythique n° 11 de Mustapha Dahleb. Ce lancement est un hommage appuyé à la première grande star africaine du club et à la génération pionnière qui a posé les fondations de l’identité parisienne aujourd’hui portée par Hakimi et Doué.
Les pionniers : Tokoto, M’Pelé, Dahleb et la naissance d’une culture

Dès le milieu des années 1970, les joueurs africains deviennent l’âme d’un jeune PSG encore en quête de notoriété. Le Camerounais Jean-Pierre Tokoto apporte son élégance, tandis que le Congolais François M’Pelé marque 95 buts en 217 matchs entre 1973 et 1979.
Il détiendra longtemps le record de buts marqués en Coupe de France avec le PSG (28 buts) durant 45 ans avant de se faire détrôner par Kylian Mbappé en 2024.

Mais la figure de proue reste Mustapha Dahleb : recruté pour un transfert record de 1,35 million de francs à l’été 1974, il va porter Paris sur ses épaules grâce à sa vista de gaucher et ses dribbles fulgurants.
Focus Mustapha Dahleb : le premier « Prince du Parc »
Arrivé de Sedan à 22 ans, l’Algérien dispute 310 matchs officiels avec Paris entre 1974 et 1984, inscrivant 98 buts dont 85 en Division 1, un record qui tiendra des décennies. Capitaine de l’équipe de 1976 à 1978, Dahleb symbolise l’audace offensive du jeune club : meneur de jeu reculé ou ailier créatif, il régale le Parc de feintes et crochets courts, guidant l’équipe vers la montée en puissance qui aboutira aux premières Coupes de France (1982, 1983).
Son influence dépasse le terrain : désigné meilleur joueur étranger du championnat de France en 1977 par France Football, Dahleb incarne l’intégration parfaite d’un talent africain dans la capitale, ouvrant la voie aux générations suivantes.

Des années 1990 au premier trophée européen

La filiation se prolonge avec l’avènement de George Weah, Ballon d’Or 1995 sous les couleurs parisiennes, dont les chevauchées changent l’image du club et de tout un continent.
Quelques mois plus tard, lors de la finale de la Coupe des Coupes 1996 gagnée face au Rapid Vienne (1-0), Bruno Ngotty sera titulaire et le Sénégalais Oumar Dieng figure sur la feuille de match et rappelle la solidité du socle africain au sein du collectif de Luis Fernandez.
2025 : l’apogée européenne emmenée par une colonne vertébrale africaine
Le 31 mai 2025, Paris décroche enfin la Ligue des champions en écrasant l’Inter Milan 5-0 à Munich. Cette victoire historique s’appuie largement sur des talents africains :
- Achraf Hakimi (Maroc) déclenche la tempête en ouvrant le score, devenant le premier Marocain à marquer en finale de Ligue des champions.
- Ousmane Dembélé, père d’origine sénégalaise et mère mauritanienne, s’illustre confirmant la réussite de la diaspora africaine issue des banlieues françaises.
- Désiré Doué (origines ivoirienne) réalise un doublé magnifique et une passe décisive pleine d’altruisme, incarnant cette nouvelle génération de talents binationaux.
Cette victoire avec un écart de 5-0 marque l’aboutissement d’un héritage bâti sur un demi-siècle de confiance envers les talents africains.
En rééditant le maillot rouge ornant le dos de Mustapha Dahleb, le PSG rappelle que son ADN – fait de dribble, de panache et d’ouverture culturelle – s’est construit grâce à l’Afrique. De Dahleb applaudi par Daniel Hechter au Parc, à Hakimi qui soulève la « Coupe aux grandes oreilles », de l’Algérie au maroc en passant par le Nigeria et le Sénégal, c’est la même histoire de passion et de dépassement qui se prolonge.