
Face aux nouvelles exigences du commerce international et aux défis environnementaux, l’Algérie accélère sa transition verte avec des investissements massifs. La Banque mondiale salue une stratégie qui pourrait positionner le pays comme leader régional de l’économie décarbonée.
L’Algérie aborde le tournant climatique avec une ambition renouvelée. Loin de subir passivement les nouvelles contraintes environnementales, le pays mobilise des investissements considérables pour transformer sa transition écologique en avantage compétitif. La Banque mondiale, dans ses dernières analyses, souligne que cette dynamique pourrait faire de l’Algérie un modèle de transformation verte en Afrique du Nord et dans le bassin méditerranéen.
Une dynamique d’investissement sans précédent
Les projections de la Banque mondiale dessinent un horizon prometteur : les investissements fixes devraient connaître une augmentation significative en 2025 et 2026, marquant une accélération décisive de la diversification économique. Cette mobilisation de capitaux, orientée vers les infrastructures vertes et la modernisation industrielle, constitue le socle d’une croissance durable et moins dépendante des hydrocarbures.
L’Algérie dispose d’atouts naturels exceptionnels pour réussir cette transition. Avec l’un des potentiels solaires les plus importants au monde, plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, le pays peut légitimement ambitionner de devenir un exportateur majeur d’énergie verte vers l’Europe. Les projets d’interconnexion électrique avec le continent européen, couplés au développement massif de parcs solaires et éoliens, positionnent l’Algérie comme un acteur clé de la transition énergétique méditerranéenne.
Le MACF européen : un catalyseur de modernisation
L’entrée en vigueur progressive du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’Union européenne agit comme un puissant stimulant pour la modernisation industrielle algérienne. Les entreprises nationales, anticipant ces nouvelles règles, investissent déjà dans des technologies propres et des processus de production plus efficients.
Cette adaptation proactive permet à l’Algérie de prendre une longueur d’avance sur ses concurrents régionaux. Les secteurs du ciment, de l’acier et des engrais, traditionnellement énergivores, engagent leur transformation avec le soutien de l’État et des partenaires internationaux. Ces industries modernisées pourront non seulement maintenir leur accès au marché européen, mais aussi gagner en compétitivité grâce à des coûts énergétiques réduits et une meilleure efficacité productive.
L’innovation au service de la résilience
Face aux défis hydriques, l’Algérie déploie des solutions technologiques de pointe. Les nouveaux programmes de dessalement, utilisant des énergies renouvelables, transforment une contrainte géographique en expertise exportable. Enfin, l’optimisation des réseaux d’irrigation par l’intelligence artificielle et les technologies de précision vont augmenter les rendements agricoles tout en préservant les ressources.
La Banque mondiale souligne que ces investissements dans la résilience climatique génèrent des retombées économiques immédiates : création d’emplois qualifiés, émergence de nouvelles filières industrielles, et développement de compétences techniques recherchées à l’international. L’Algérie forme déjà une nouvelle génération d’ingénieurs et de techniciens spécialisés dans les technologies vertes, créant ainsi un avantage comparatif durable.
Un positionnement stratégique régional
L’engagement algérien dans la transition verte renforce son rôle de pont énergétique entre l’Afrique et l’Europe. Les projets de production d’hydrogène vert, soutenus par des partenariats internationaux, pourraient faire du pays un fournisseur stratégique pour l’industrie européenne en quête de décarbonation. Cette nouvelle donne énergétique offre à l’Algérie l’opportunité de diversifier ses revenus d’exportation tout en conservant son statut de puissance énergétique régionale.
Les autorités algériennes, accompagnées par la Banque mondiale et d’autres institutions internationales, ont compris qu’il fallait faire de la contrainte climatique un levier de développement et de compétitivité internationale.



