Le Maghreb chauffe deux fois plus vite que le reste du monde : le rapport choc de l’OMM


Lecture 3 min.
Plein soleil
Plein soleil

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient de publier son tout premier rapport dédié à l’« État du climat dans la région arabe » et le constat est alarmant : la région est désormais un point chaud du réchauffement climatique mondial. Selon l’étude, l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée pour la région, et les températures augmentent à un rythme deux fois supérieur à la moyenne planétaire, poussant les systèmes sociaux, sanitaires et économiques à leurs limites.

Le rapport de L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) révèle une tendance claire et implacable : en 2024, la température moyenne régionale a dépassé la normale de la période 1991-2020 de 1,08 °C. Cette accélération se traduit par des vagues de chaleur plus longues et plus intenses, plusieurs pays ayant signalé des pics au-delà de 50 °C l’an dernier.

La Secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, a averti que des épisodes prolongés de chaleur supérieure à 50 °C étaient « tout simplement trop difficiles à supporter » pour la santé humaine, les écosystèmes et les économies. Les projections sont sombres : si la tendance actuelle se maintient, l’augmentation moyenne pourrait atteindre 1,8 °C d’ici 2050.

Le double péril : sécheresse et déluges

L’année 2024 a été caractérisée par des phénomènes extrêmes contradictoires. D’un côté, le Maghreb occidental a connu un assèchement dramatique, notamment au Maroc, en Algérie et en Tunisie, après six saisons des pluies consécutives déficitaires, aggravant la sécheresse dans l’une des régions les plus stressées hydriquement au monde.

De l’autre, des précipitations extrêmes et des inondations soudaines ont frappé des pays habituellement arides, comme l’Arabie Saoudite, Bahreïn et les Émirats Arabes Unis, causant morts et destructions. Au total, ces événements extrêmes ont affecté près de 3,8 millions de personnes et fait plus de 300 victimes en 2024, un bilan qui reste probablement sous-estimé selon l’OMM.

Le changement climatique intensifie la crise de l’eau dans une région déjà vulnérable. Le rapport souligne que la région arabe concentre 15 des 20 pays les plus pauvres en eau au monde. La sécurité hydrique est donc érigée en priorité absolue.

Air Temperature Anomalies

Air Temperature AnomaliesMalgré ces défis, le rapport note des progrès en matière d’adaptation, avec près de 60 % des pays arabes disposant désormais de systèmes d’alerte précoce multirisques. Toutefois, l’OMM insiste sur la nécessité d’une action collaborative rapide et soutenue, ainsi que sur des investissements massifs dans les infrastructures de gestion de l’eau et de réduction des risques, pour éviter que les extrêmes de 2024 ne deviennent la nouvelle norme.

Sources : Organisation Météorologique Mondiale (OMM), Rapport sur l’état du climat dans la région arabe 2024, publié en décembre 2025.

Zainab Musa
LIRE LA BIO
Zainab Musa est une journaliste collaborant avec afrik.com, spécialisée dans l'actualité politique, économique et sociale du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest. À travers ses enquêtes approfondies et ses analyses percutantes, elle met en lumière des sujets sensibles tels que la corruption, les tensions géopolitiques, les enjeux environnementaux et les défis de la transition énergétique. Ses articles traitent également des évolutions sociétales et culturelles, notamment à travers des reportages sur les figures influentes du Maroc et de l’Algérie. Son approche rigoureuse et son regard critique font d’elle une voix incontournable du journalisme africain francophone.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News