Cameroun : Maurice Kamto fait perdre le sommeil aux autorités à Douala


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Maurice Kamto
Maurice Kamto

En attendant la convocation du corps électoral par la Président Paul Biya, tous les partis politiques développent déjà des stratégies, pour séduire électorat d’ici et d’ailleurs. C’est dans ce registre qu’on peut inscrire le grand meeting du Pr Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), le 31 mai 2025, à Paris (France).

Au vu du succès qu’a connu sa visite en terre parisienne, les militants, amis et sympathisants du Mrc (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) dans la ville de Douala, qui était la première étape, ceux-ci, malgré l’arrêté du préfet du Wouri, interdisant la circulation des motos, du samedi 7 au dimanche 8 juin 2025, sur les différents axes routiers menant au siège de cette formation politique, situé au quartier Grand moulin à Douala, ont bravé la marche à pied, afin de réserver un accueil le plus chaleureux à leur candidat à l’élection présidentielle prévue en octobre 2025.

« Une politique de deux poids, deux mesures »

Pour le comptable Hyppolite S., « il est inconcevable que dans notre pays, qu’on pratique une politique de deux poids, deux mesures. Je voudrais par-là dire qu’on autorise le parti au pouvoir et ses alliés à tenir des meetings dans les places publiques, à marcher, à entrer dans les bureaux de vote, à s’inscrire à temps et à contretemps, à défiler en grand nombre, à faire foule pour accueillir leur leader, et qu’à d’autres partis, mêmes les simples réunions dans les domiciles privés, qu’on interdise. C’est le cas de ce weekend, qui a été très mouvementé à Douala ».

« Le Pr Maurice Kamto a été séquestré dans son domicile à Bonapriso, les Fmo (forces de maintien de l’ordre) ont assiégé le siège du Mrc, où le Pr Maurice Kamto, de retour de la France, devait rencontrer ses militants et sympathisants. Il est rentré à Yaoundé sous haute escorte des forces de maintien de l’ordre, et ce, sans avoir communié avec ses militants. Ainsi irrités, les partisans de ce parti ont fait une marche pacifique dans les grandes artères de la capitale économique, en entonnant des chants de gloire à leur président », poursuit-il.

« Inviter les Fmo, à encadrer les meetings organisés »

« Rentrez dans la paix, restez confiants et dignes », avait déclaré Maurice Kamto dans un message. « C’est encore quelle façon de faire la politique chez nous ? Pourquoi les autorités administratives (ministre de l’administration territoriale, les préfets, les sous-préfets,…), pour donner une suite défavorable à une demande d’autorisation de manifestation, à eux, adressée par les vrais partis politiques de l’opposition, brandissent régulièrement la mention « risque de trouble à l’ordre public ». Pourquoi ne pas inviter les Fmo, à encadrer les meetings organisés par les formations politiques de l’opposition, marches pacifiques au lieu de disperser ou d’arrêter les marcheurs ? Quand c’est le Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais), les Fmo sont présentes, sans habits pare-balle, ne violentent personne, on ne voit pas les voitures anti-émeute », s’interroge la militante Philomène T.

« Pas de solutions en 43 ans de règne »

« En se comportant de la sorte, et surtout à quelques mois de la tenue de toutes les consultations électorales, qu’attendent les autorités des populations assoiffées du changement ? Ne rend-on pas le Pr Maurice Kamto très célèbre ? Est-ce vouloir la paix dans notre pays ?», ajoute-t-elle.

Selon Patrice F., conducteur de moto, « toutes les brimades que nous connaissons dans notre pays, pour ma part, marquent la fin du régime totalitaire, lequel n’a plus rien à prouver. Si en 43 ans de règne vous n’avez pas pu apporter des solutions, mêmes aux si petits problèmes, ce n’est pas en vous ajoutant un mandat que vous allez le faire. N’ayons pas honte d’imiter ce qui est bon ! Sous d’autres cieux, lorsqu’on fait ses deux mandats, on cède, et ce, avec joie, la place à quelqu’un d’autre. Retenons ceci : quand tu ne peux pas, tu laisses ! ».

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