Cameroun : des élections régionales prévues le 30 novembre 2025


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Une urne
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Le Cameroun organisera ses deuxièmes élections régionales le 30 novembre, un mois et demi après la présidentielle. Scrutin clé du processus de décentralisation, il doit renouveler les 900 conseillers régionaux élus en 2020. Mais son calendrier, fixé malgré le report des municipales à 2026, suscite déjà de vives critiques sur sa légitimité. Entre continuité institutionnelle et soupçons de manœuvres politiques, ce rendez-vous s’annonce très disputé.

Le Cameroun connaîtra le 30 novembre prochain ses deuxièmes élections régionales de l’histoire, un mois et demi après la présidentielle du 12 octobre. Le décret convoquant le collège électoral a été signé par le président Paul Biya le 1er septembre. Mais ce scrutin soulève déjà des critiques sur sa légitimité et son calendrier.

Un rendez-vous électoral inédit, mais contesté

Les régionales de 2025 surviennent cinq ans après celles de 2020, qui avaient permis l’élection des tout premiers 900 conseillers régionaux du Cameroun. À l’époque, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti du président Biya, avait raflé la majorité des sièges dans neuf régions sur dix, laissant l’Adamaoua à l’UNDP.
Cette année encore, les grands électeurs, conseillers municipaux et chefs traditionnels, seront appelés à voter pour désigner les nouveaux délégués des départements et représentants du commandement traditionnel.

Élus pour un mandat de cinq ans, les conseillers régionaux siègent dans les assemblées régionales, organes délibérants des collectivités territoriales décentralisées. Leur mission est d’impulser le développement local et de rapprocher l’action publique des populations. Ce processus de décentralisation, amorcé de longue date, reste l’un des chantiers institutionnels les plus sensibles du Cameroun.

Des critiques sur la légitimité du scrutin

Si le décret présidentiel respecte la légalité, des voix s’élèvent pour dénoncer une manœuvre politique. En effet, les municipales ont été reportées à mai 2026, prolongeant le mandat des élus municipaux et des députés au-delà de leur échéance initiale de février 2025.

Pour Hilaire Kamga, spécialiste des questions électorales, ces conseillers municipaux n’ont plus de véritable légitimité populaire pour élire à nouveau des conseillers régionaux. Mamadou Mota, président par intérim du MRC, parle d’une « ruse du régime » visant à maintenir le contrôle local au mépris de l’esprit de la Constitution.

Le RDPC défend le calendrier

Face à ces accusations, le camp présidentiel balaie les critiques. Patrick Rifoe, communicant du RDPC, estime qu’il n’y a pas lieu de remettre en cause le calendrier, la légalité étant respectée. Pour lui, les réactions indignées ne sont que l’expression d’une opposition habituée à « critiquer à tout crin l’action du chef de l’État ». Ces élections régionales du 30 novembre s’annoncent donc comme un nouveau test politique après la présidentielle d’octobre.

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Fidèle K est journaliste et rédactrice spécialisée, passionné par l'Afrique et ses dynamiques politiques, culturelles et sociales. A travers ses articles pour Afrik, elle met en lumière les enjeux et les réalités du continent avec précision et engagement.
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