
Deux attaques de drones ont visé la flottille humanitaire pour Gaza au large de Tunis, provoquant embarras diplomatique et forte mobilisation citoyenne. La Tunisie dénonce une agression préméditée, alors que l’incident révèle les tensions régionales croissantes autour de la solidarité avec Gaza.
Dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025, le navire principal de la flottille internationale en soutien à Gaza, a été frappé par un drone alors qu’il attendait le départ dans le port de Sidi Bou Saïd. L’explosion qui s’en est suivie n’a causé aucun blessé, mais a semé la panique parmi les militants, dont de nombreuses personnalités africaines et européennes engagées pour la cause palestinienne.
Le lendemain, l’Alma, un second bateau battant pavillon britannique, a subi le même sort, avec des dégâts matériels importants et des réparations nécessaires sur place pour permettre à la flottille de reprendre sa route.
Face à la pression de la société civile et à la diffusion de vidéos montrant l’engin enflammé, le gouvernement a reconnu une agression délibérée et ouverte une enquête promettant d’identifier les commanditaires. Pour la Tunisie, il s’agit autant de restaurer son image de terre d’accueil solidaire que de défendre sa souveraineté, alors que des voix accusent Israël d’être à l’origine de cette nouvelle forme de sabotage maritime.
Solidarité et mobilisation renforcées
Sur les quais, les bénévoles et militants redoublent d’efforts pour réparer les navires et organiser la sécurité. Sur les réseaux sociaux et à travers des rassemblements, l’indignation se mêle à un regain d’énergie autour du projet : briser le blocus de Gaza par la mer. Des figures telles que Ghassen Henchiri ou Francesca Albanese, rapporteur de l’ONU pour la Palestine, rappellent que la flottille reste déterminée à naviguer vers Gaza malgré les dangers, preuve d’une solidarité qui ne faiblit pas.
Ce double incident intervient dans un climat régional tendu, sur fond d’aggravation de la crise humanitaire à Gaza et d’inquiétudes sur le recours croissant aux technologies de guerre contre des actions civiles. Si la Tunisie s’efforce de clarifier sa position, elle doit composer avec la pression internationale et le défi de garantir la sécurité des engagements humanitaires orchestrés depuis son territoire.
En dépit des obstacles, la flottille pour Gaza entend poursuivre sa mission.