22 octobre 1956 : la France arraisonne l’avion du FLN et entraine une radicalisation de l’Algérie


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Le 1er novembre 1954 ont eu lieu les premières actions de guérilla pour la libération de l’Algérie. La guerre d’indépendance, menée par le Front de libération nationale (FLN), vient de débuter. Deux ans plus tard, un événement piloté par les services secrets français va définitivement radicaliser les positions en France et en Algérie.

Le 22 octobre 1956, cinq chefs algériens du Front de Libération Nationale (FLN) prennent un vol de Rabat au Maroc à destination de Tunis, afin de participer à un sommet sur l’avenir du Maghreb organisé par le président tunisien Habib Bourguiba. Il s’agit d’Ahmed Ben Bella, qui devint le premier président de l’Algérie indépendante en 1962, d’Hocine Aït Ahmed, qui devint un opposant historique au pouvoir algérien, de Mostefa Lacheraf, de Mohamed Khider et de Mohamed Boudiaf (lire le portrait de Mohamed Boudiaf, l’espoir assassiné).

Ils devaient normalement prendre place à bord de l’avion du sultan du Maroc, mais Hocine Aït Ahmed, a demandé à ce que les cinq leader algériens changent d’appareil afin de ne pas faire «prendre des risques» au roi du Maroc en le faisant voyager dans le même avion que les dirigeants algériens, recherchés par la sécurité française. Ce second avion est piloté par un français et n’est pas protégé par l’immunité diplomatique du roi du Maroc, c’est ce qui donnera la possibilité aux forces de sécurité française de le détourner.

Cet enlèvement est une date majeure de la guerre d’Algérie car contrairement à ce qu’espéraient les militaires français, l’image de cette interpellation fut désastreuse au plan international puisque les leader indépendantistes algériens étaient les hôtes du roi du Maroc, royaume indépendant depuis le 2 mars 1956. À Meknès, au Maroc, la population va même se venger sur les colons européens qui seront assassinés par dizaines, l’armée française restant dans ses casernes afin de ne pas risquer un soulèvement massif de la population.

La France gardera les cinq hommes prisonniers jusqu’aux accords d’Évian qui scelleront l’indépendance à l’Algérie.

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