Côte d’Ivoire : un mandat d’arrêt international est lancé contre IB


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Le commissaire du gouvernement ivoirien, le colonel militaire, Ange Kessi a lancé mercredi un mandat d’arrêt international contre le Sergent Chef Ibrahim Coulibaly dit «IB». Ce dernier est inculpé pour «complot contre l’autorité de l’Etat et association de malfaiteurs».

Notre correspondante à Abidjan

Le mandat d’arrêt, lancé dans la matinée de mercredi contre le sergent chef IB, est la suite logique de l’enquête ouverte par le commissaire du gouvernement Ange Kessi, sous ordre du chef de l’Etat ivoirien, le 8 janvier 2008. Une enquête qui avait occasionnée dans la capitale ivoirienne une série d’arrestations. Huit Ouest-africains et deux Français, dont le journaliste Jean-Paul Ney, cités dans l’affaire «Noël à Abidjan» avaient été inculpées et écrouées depuis le 16 janvier.

Ce nouvel épisode est un énième rebondissements dans l’affaire IB qui livre chaque semaine ses secrets. Une affaire que le sergent chef IB, considéré comme « le cerveau du coup d’Etat de décembre », avait pourtant qualifiée de «manipulation» fomentée par l’Etat ivoirien pour l’empêcher de regagner son pays après 5 ans d’exil. Il entendait alors retourner en Côte d’Ivoire pour mener une lutte politique avec son parti Union nationale des ivoiriens du renouveau (Unir).

Cependant, les preuves que brandit le commissaire du gouvernement semblent accabler le sergent chef IB et pourraient pendant longtemps le tenir loin de la scène politique ivoirienne. Il s’agit des extraits de vidéo saisis lors des arrestations à Abidjan, par la DST (Direction de la surveillance du territoire). Une vidéo qui a par la suite été mise en ligne sur le site de vidéo Youtube et intitulée «Noël à Abidjan». La vidéo montre IB et ses supposés « complices » tenant des propos ambigus qui ont laissé penser à une réunion stratégique pour aboutir à un coup d’Etat.

La vidéo «Noël à Abidjan»

Si le commissaire du gouvernement a révélé, après le mandat d’arrêt international lancé contre IB, que les complices de ce dernier n’ont pas encore été identifiées, la presse ivoirienne dit le contraire. Certains journaux ivoiriens ont communiqué sur la vidéo et les complices de IB. Selon eux, il s’agirait de Jean François Kazé, agent des services secrets français « qui se dit aussi expert militaire », de l’ivoirien Séry Modeste, de Timité Ben Rassoul, chef de cabinet privé de IB etc.

L’étau semble donc se resserrer sur IB qui continue de démentir. « J’ai vu les images. Effectivement, je suis bien sur les images mais je suis surpris de leur utilisation » a indiqué IB pendant une interview. Le sergent chef a reconnu cependant que les images ont été prises par Jean Paul Ney, un photographe français qui lui avait dit que c’était pour des besoins d’un reportage sur son exil au Bénin. Jean Paul Ney aussi a été arrêté le 27 décembre à Abidjan, pendant qu’il photographiait le bâtiment de la ( RTI), la Maison de la télévision ivoirienne, avec la vidéo entre les mains.

Les autorités ivoiriennes sont bien déterminées, vu leur acharnement, à en finir avec l’épisode de la guerre et des coups d’Etat qui avaient mis le pays à feu et à sang. Le Premier Ministre, Soro Guillaume, et le Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, semblent résolus à enterrer la hache de guerre et, avec elle, tous ses mauvais utilisateurs.

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