Viande d’âne et de mulet à l’Aïd au Maroc ? Dérive inquiétante à Casablanca !


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Viande rouge
Viande rouge

À la veille de l’Aïd el-Adha 2025, une découverte macabre dans une décharge près de Casablanca, a jeté une ombre sur les festivités. Des restes d’ânes et de mulets ont été retrouvés, ce qui laisse croire à une fraude alimentaire d’envergure. Ce scandale survient dans un contexte où le roi Mohammed VI a interdit le sacrifice de moutons, cette année, en raison de la sécheresse persistante et de la baisse du cheptel national.

Une fraude alimentaire révélée à la veille de l’Aïd

Les autorités marocaines ont été alertées après la découverte de têtes et de restes d’ânes et de mulets dans une décharge à Al Massira III, dans la commune de Moulay Rachid-Sidi Othmane, près de Casablanca. Selon le quotidien Assabah, ces viandes suspectes auraient été écoulées dans les marchés de la capitale économique, profitant de la forte demande liée à l’Aïd el-Adha et de l’envolée des prix, atteignant jusqu’à 170 dirhams le kilogramme. Des bouchers auraient vendu ces viandes au prix de celles des bovins et des ovins, trompant ainsi les consommateurs.

Certains responsables locaux ont évoqué la possibilité que ces viandes proviennent de chevaux destinés aux boucheries spécialisées. Des témoignages de citoyens confirment cette hypothèse, affirmant qu’il s’agirait d’un mélange de viandes issues de chevaux et d’ânes, désossées par des bouchers professionnels et vendues dans la région. Une fraude alimentaire qui remet en cause la sécurité sanitaire et la transparence des circuits de distribution de la viande au Maroc.

Une interdiction royale mal encadrée

Dans ce climat de méfiance, l’appel du roi Mohammed VI à s’abstenir du sacrifice de moutons cette année a été mal vécu par une partie de la population. Le souverain a souligné que l’Aïd el-Adha est une sunna (tradition prophétique) et non une obligation religieuse, et que son accomplissement dans les conditions actuelles pourrait nuire à une grande partie des habitants, notamment ceux à revenu limité. Il a appelé les Marocains à célébrer la fête selon ses rituels habituels, tels que la prière, les dons de l’aumône et les rencontres familiales.

Cette décision a été prise en raison de la diminution du cheptel national, liée à la sécheresse persistante qui frappe le pays depuis six ans, entraînant une baisse de 38% du cheptel depuis 2016. Cependant, cette interdiction n’a visiblement pas été accompagnée de mesures claires pour encadrer la vente de viande alternative, ce qui a créé un vide réglementaire. Certains commerçants ont profité de cette situation pour écouler des viandes douteuses, trompant les consommateurs sur leur origine et leur qualité.

La découverte des restes d’ânes et de mulets dans la décharge d’Al Massira III est la preuve d’une absence de régulation efficace du marché de la viande au Maroc.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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