Une délégation sénégalaise en Guinée-Bissau pour la libération des opposants


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Drapeau de la Guinée Bissau
Drapeau de la Guinée Bissau

Face à la crise politique persistante en Guinée-Bissau, Dakar s’implique en première ligne. Une délégation sénégalaise de haut niveau s’est rendue à Bissau pour demander la libération des opposants politiques et encourager une transition pacifique vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Un mois après l’interruption du processus électoral en Guinée-Bissau à la suite d’un coup d’État militaire, les pressions diplomatiques ne cessent de s’accroître. En visite à Bissau, une délégation sénégalaise a appelé à la libération des opposants politiques détenus et plaidé pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, alors que la CEDEAO affiche une ligne dure face aux putschistes.

​Conduite par le ministre des Affaires étrangères Cheikh Niang et le ministre de la Défense Birame Diop, la délégation s’est rendue dimanche à Bissau avec pour mandat de demander la libération des opposants arrêtés et de soutenir la reprise d’un processus démocratique crédible. Le Sénégal, lié par une forte proximité géographique, historique et politique avec la Guinée-Bissau, apparaît comme un acteur clé disposant de leviers d’influence pour favoriser une sortie de crise.

Une médiation sénégalaise sous le regard de la CEDEAO

​Les échanges avec les autorités militaires ont duré près de trois heures et ont été qualifiés de « très fructueux » par la partie sénégalaise. La délégation a proposé la libération de toutes les personnes détenues depuis le coup d’État et souligné la nécessité d’un accompagnement soutenu de la communauté internationale, incluant la CEDEAO, l’Union africaine et l’ONU.

​Malgré ces pressions, la situation politique demeure tendue à Bissau. Le candidat de l’opposition Fernando Dias a obtenu l’asile au sein de l’ambassade du Nigeria, tandis que Domingos Simões Pereira et d’autres figures de l’opposition restent derrière les barreaux.

​Le général Horta N’Tam, chef de la junte qui a suspendu le processus électoral et instauré une transition d’un an, semble pour l’heure peu réceptif aux injonctions régionales, alors que la CEDEAO menace de sanctions ciblées contre toute personne faisant obstacle au retour à un régime civil. Dans ce climat d’incertitude, l’avenir politique de la Guinée-Bissau reste plus que jamais suspendu au rapport de force entre la junte et les acteurs régionaux.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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