Un Casque bleu tué en Centrafrique : les tensions frontalières avec le Soudan inquiètent l’ONU


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Casques bleus
Des Casques bleus

La République centrafricaine a une nouvelle fois été touchée par un drame lié à l’instabilité régionale. Le 20 juin dernier, un Casque bleu zambien de la MINUSCA, Stephen Muloké Sachachoma, âgé de 33 ans, a été tué lors d’une attaque perpétrée par un groupe armé soudanais. L’attaque a eu lieu dans le village d’Am-Sissia, à une trentaine de kilomètres de Birao, près de la frontière nord avec le Soudan.

Un autre soldat de la paix a été blessé. Alors qu’ils effectuaient une patrouille destinée à protéger les civils, les soldats onusiens ont été violemment pris pour cible. Cet incident tragique, le troisième du genre depuis le début de l’année, fait craindre une escalade de la violence dans la région.

Une attaque condamnée fermement par l’ONU

Face à ce drame, le Conseil de sécurité des Nations Unies a rapidement réagi en condamnant cette attaque, qualifiée de « possible crime de guerre ». Dans une déclaration officielle, les quinze membres du Conseil ont tout d’abord présenté leurs condoléances à la famille du défunt ainsi qu’au gouvernement zambien.

Ils ont ensuite exhorté les autorités centrafricaines à ouvrir une enquête rapide, avec l’appui de la MINUSCA. Par ailleurs, ils ont rappelé que toute personne impliquée dans la planification ou l’exécution d’attaques contre les Casques bleus pourrait faire l’objet de sanctions internationales. Pour l’ONU, il est impératif de poursuivre les auteurs de cette attaque, dans le respect du droit international humanitaire.

Une insécurité grandissante dans le nord-est de la Centrafrique

Les attaques contre les soldats de la paix se multiplient. Elles révèlent une détérioration alarmante de la situation sécuritaire dans le nord-est de la Centrafrique. Le Conseil de sécurité dénonce l’activité croissante de réseaux transfrontaliers impliqués dans les trafics illicites d’armes, de ressources et d’hommes.

Ces circuits financent et alimentent les groupes armés qui remettent en cause l’autorité de l’État. L’attaque contre la patrouille de la MINUSCA révèle les menaces constantes auxquelles les forces internationales font face. Elles poursuivent leur mission de protection des civils et de stabilisation du pays dans un contexte toujours plus hostile.

Les effets déstabilisateurs de la guerre civile au Soudan

Au-delà des frontières centrafricaines, la crise qui ravage le Soudan depuis plus d’un an pèse lourdement sur les régions voisines. Les Forces de soutien rapide (RSF) sont en conflit ouvert avec l’armée soudanaise. Elles multiplient les incursions dans le nord-est de la Centrafrique. Leur présence est souvent liée à des groupes armés locaux. Elle aggrave l’instabilité et complique les efforts de paix dans la région.

Pour le Conseil de sécurité, cette dynamique transfrontalière alimente une crise humanitaire préoccupante. Elle exige un renforcement rapide des moyens de contrôle et de protection dans les zones frontalières.

Un soutien renouvelé à la MINUSCA malgré les défis

Face à cette situation, l’ONU réaffirme son engagement en Centrafrique. Le Conseil de sécurité renouvelle son soutien à la MINUSCA. Il réaffirme également sa confiance en la Représentante spéciale du Secrétaire général, Valentine Rugwabiza.
Il salue aussi la détermination des pays contributeurs, notamment la Zambie. Ces derniers continuent à appuyer la mission malgré les pertes humaines.

La communauté internationale insiste sur l’urgence de renforcer les capacités logistiques et opérationnelles de la MINUSCA. Cela permettra d’assurer la sécurité de ses personnels. Ce renforcement lui donnera aussi les moyens de poursuivre son mandat de paix dans une région marquée par l’insécurité et les tensions régionales.

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