Un an de prison  pour avoir usurpé l’identité de Riyad Mahrez et Tahar Rahim


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Riyad Mahrez et Tahar Rahim
Riyad Mahrez et Tahar Rahim

Un quinquagénaire a été condamné mercredi à un an de prison pour avoir usurpé l’identité de plusieurs personnalités, dont l’international algérien Riyad Mahrez et l’acteur Tahar Rahim. Derrière cette supercherie, qui a piégé des stars comme Leïla Bekhti ou Patrick Bruel, se dessine le portrait d’un homme déjà connu de la justice.

Pendant plus d’un an, jusqu’en juillet 2024, cet homme de 50 ans, manager de McDonald’s, a tissé une illusion sophistiquée. En se faisant passer pour Riyad Mahrez, il a convaincu Leïla Bekhti de lui obtenir des places pour les Césars, puis deux billets VIP pour le concert de Beyoncé. En incarnant Tahar Rahim, il a aussi abusé de la confiance de Cyril Hanouna ou Patrick Bruel à coup de messages empreints de familiarité.

Ce n’était pas la première fois que « Mohamed A. » franchissait la ligne rouge. Depuis 2006, il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour faux et escroquerie. Cette fois encore, la justice a souligné son incapacité à se réinsérer et son besoin compulsif de « se fabriquer un statut ». « C’est un enfant de 50 ans qui ne s’arrête jamais de mentir », a résumé son entourage cité à l’audience.

Un profil fragile

Au tribunal, l’homme s’est décrit comme voulant seulement « passer le temps ». Mais le procureur a insisté sur le « préjudice psychologique » infligé aux célébrités. Pour Riyad Mahrez, le préjudice est concret : il doit désormais « expliquer à tous ses interlocuteurs que non, ce n’est pas lui qui les a contactés ».

Cette affaire renvoie à un malaise plus large : à l’ère des réseaux, l’identité se fabrique et se prête. Mohamed A. illustre ce besoin pathétique d’être quelqu’un, même fictivement. Plus troublant encore, un imposteur continue à se faire passer pour Mahrez auprès de nouvelles personnes, preuve que le fantasme persiste.

Le tribunal a assorti la peine d’une obligation de soins, reconnaissant que derrière le coup malicieux se cache une souffrance profonde. Mais le sujet de la préservation de son identité sur le digital reste entier.

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Ali Attar est un spécialiste reconnu de l'actualité du Maghreb. Ses analyses politiques, sa connaissance des réseaux, en font une référence de l'actualité de la région.
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