Turaco Gold révèle un trésor africain : 3,55 millions d’onces d’or dans le sous-sol ivoirien


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Une pépite d'or
Une pépite d'or

Dans un contexte où les pays africains cherchent à reprendre le contrôle de leurs ressources aurifères, la junior australienne Turaco Gold annonce une découverte majeure en Côte d’Ivoire. Son projet Afema voit ses réserves bondir de 40%, propulsant le pays au rang des futures puissances aurifères du continent, à l’heure où les nations du Sahel réclament une plus grande souveraineté sur leurs richesses minérales.

Turaco Gold (ASX : TCG) vient de publier une estimation de ressources réévaluant son projet Afema, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, à 3,55 millions d’onces (Moz) d’or avec une teneur moyenne de 1,2 gramme par tonne. Cette annonce représente une progression spectaculaire de 40% par rapport à la première estimation de 2,52 Moz publiée en août 2024. L’ampleur de cette révision à la hausse témoigne de l’exceptionnelle richesse de ce corridor aurifère longtemps sous-exploité.

Quatre gisements complémentaires désormais consolidés

La nouvelle estimation intègre désormais quatre gisements distincts. Le plus important, Woulo Woulo, contient à lui seul 1,6 million d’onces, suivi par Jonction avec 0,61 Moz, Anuiri avec 0,56 Moz, et Asupiri qui complète l’ensemble avec environ 0,8 Moz.

Ces données, calculées à partir des tableaux détaillés fournis dans le communiqué officiel de l’entreprise, ne prennent pas encore en compte les forages en cours sur les cibles prometteuses de Brahima, Adiopan et Toilesso, laissant entrevoir un potentiel de croissance supplémentaire dans les prochains mois.

Un acteur majeur en émergence sur la scène ivoirienne

Avec cette réévaluation substantielle, le projet Afema s’impose désormais comme l’un des trois plus importants gisements aurifères non encore exploités en Côte d’Ivoire, se positionnant juste derrière les projets Yaouré et Séguéla. Cette progression rapide est d’autant plus remarquable que Turaco revendique un coût de découverte particulièrement compétitif, inférieur à 8 dollars américains par once additionnelle.

Cette performance s’explique notamment par la proximité de la minéralisation avec la surface et par une logistique optimisée le long de la zone de cisaillement d’Afema, réduisant considérablement les coûts d’exploration et d’extraction futurs.

Une feuille de route accélérée vers la production

Fort de ces résultats encourageants, Turaco Gold lance immédiatement une étude de pré-faisabilité (PFS) dont les conclusions sont attendues pour le premier semestre 2026. En parallèle, l’entreprise a déjà entamé des essais métallurgiques qui révèlent des taux de récupération supérieurs à 93% au lixiviat, un facteur déterminant pour la rentabilité d’une future usine de traitement CIL (Carbon-In-Leach).

Les études d’impact environnemental et social démarrent également sans délai, dans l’objectif de sécuriser un permis d’exploitation avant 2027, conformément aux nouvelles exigences réglementaires ivoiriennes qui visent à concilier développement minier et préservation des écosystèmes locaux.

Le marché a réagi positivement à cette annonce, avec une progression de 4,8% du titre TCG qui a clôturé à 0,44 dollar australien sur l’ASX, et ce malgré un contexte boursier globalement incertain pour les valeurs minières.

Un contexte africain en pleine mutation

Cette découverte intervient dans un moment charnière pour l’industrie aurifère africaine. Plusieurs pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont récemment engagé des réformes profondes de leurs codes miniers, visant à accroître leur part des revenus générés par l’exploitation de l’or. Ces nations, qui comptent parmi les plus pauvres du monde malgré leurs richesses souterraines considérables, cherchent à se réapproprier leurs ressources naturelles après des décennies de contrats jugés déséquilibrés.

La Côte d’Ivoire, avec ses réserves aurifères encore largement sous-explorées, a choisi une approche différente, privilégiant un cadre juridique stable et attractif pour les investisseurs étrangers, tout en renforçant progressivement les exigences en matière de contenu local et de responsabilité sociale des entreprises. Cette stratégie semble porter ses fruits, comme en témoigne l’accélération des découvertes et des investissements dans le secteur aurifère ivoirien.

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Fred Krock est un journaliste centrafricain reconnu pour son engagement dans la couverture de l'actualité africaine, notamment à travers ses contributions sur Afrik.com. Fred Krock est aussi directeur de la Radio Lengo Songo à Bangui, en République centrafricaine.
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