
Le géant pétrolier français TotalEnergies a annoncé avoir obtenu un nouveau permis d’exploration pétrolière en République du Congo, marquant une nouvelle étape dans son implantation stratégique au large des côtes du pays. Ce permis, baptisé Nzombo, couvre une superficie de 1 000 km² dans l’océan Atlantique, à une centaine de kilomètres de Pointe-Noire, la capitale économique et pétrolière du Congo.
Avec le nouveau permis d’exploration offshore qu’elle vient d’obtenir au Congo-Brazzaville, la société TotalEnergies renforce son ancrage dans ce pays où sa présence remonte à près de six décennies.
Un partenariat stratégique tripartite
Le permis a été attribué à un consortium réunissant TotalEnergies (50%), QatarEnergy (35%) et la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), qui conserve une participation de 15%. Ce montage illustre la volonté des autorités congolaises d’impliquer la compagnie nationale dans les projets d’exploitation, tout en s’appuyant sur l’expertise technique et financière des majors étrangers.
« Cette attribution reflète notre stratégie continue d’élargissement de notre portefeuille d’exploration ciblant des prospects à fort potentiel et pouvant être mis en production en tirant parti des installations existantes », a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploration de TotalEnergies, dans un communiqué.
Nzombo, un bloc proche des infrastructures existantes
Le bloc Nzombo se situe à proximité du champ Moho Nord, déjà exploité par TotalEnergies depuis 2017. Cette proximité devrait permettre au groupe de réduire les coûts d’infrastructure et d’accélérer un éventuel passage à la production, en cas de résultats positifs du forage.
Selon le programme annoncé, la société procédra au forage d’un premier puits d’exploration avant fin 2025. Si les découvertes s’avèrent commercialement viables, elles pourraient contribuer à renforcer le rôle de TotalEnergies comme premier producteur de pétrole au Congo.
Un pays en quête de relance pétrolière
La République du Congo, membre de l’OPEP, cherche à relancer et diversifier sa production pétrolière, pilier central de son économie. Entre janvier et juillet 2025, le pays a produit 56,9 millions de barils, soit une moyenne de 268 000 barils par jour, en hausse de 5,2 % par rapport à l’année précédente. Brazzaville vise désormais une production de 500 000 barils par jour d’ici à 2027.
TotalEnergies, présent dans le pays depuis 1968, joue un rôle central dans cette ambition. En 2024, le groupe y a produit 24 millions de barils de pétrole, représentant 14 % de sa production africaine et 2,6 % de sa production mondiale. Lors d’une visite à Brazzaville en avril dernier, le PDG du groupe TotalEnergies, Patrick Pouyanné avait confirmé un investissement de 500 millions de dollars sur plusieurs années pour renforcer les activités de l’entreprise dans le pays.
Enjeux économiques et environnementaux
L’annonce de ce nouveau permis a lieu à un moment un peu critique : d’un côté, une demande énergétique encore soutenue, notamment en Afrique, et de l’autre, des pressions croissantes liées à la transition énergétique et aux engagements climatiques.
Pour Brazzaville, le développement de Nzombo représente une opportunité économique majeure : recettes fiscales, création d’emplois et renforcement de la balance commerciale. Mais le projet soulève également des interrogations environnementales, notamment sur l’impact des forages offshore dans une zone sensible de l’océan Atlantique.
Une stratégie de long terme pour TotalEnergies
Face à la volatilité des prix du pétrole et du gaz, TotalEnergies continue de sécuriser de nouvelles zones d’exploration en Afrique, tout en diversifiant ses activités dans les énergies renouvelables. L’attribution du permis Nzombo illustre cette stratégie duale : maintenir un portefeuille pétrolier robuste dans des régions à fort potentiel, tout en affichant des engagements climatiques à l’échelle mondiale.
Avec ce nouveau projet, le Congo-Brazzaville confirme son statut de partenaire clé de TotalEnergies en Afrique centrale. Les prochains mois seront décisifs, notamment avec le lancement du premier puits d’exploration d’ici la fin 2025, qui permettra de déterminer l’avenir du bloc Nzombo et sa contribution à l’économie congolaise.