Timimoun 2025 : le Festival du Court Métrage dévoile sa compétition officielle et le prestigieux Gourara d’Or


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Festival International du court métrage de Timimoun
Festival International du court métrage de Timimoun

Le Festival International du Court Métrage de Timimoun précise ses ambitions avec l’ouverture officielle de son appel à films jusqu’au 20 août 2025. Cette première édition, qui se déroulera du 13 au 18 novembre 2025 dans la perle rouge du Sahara algérien, vient de dévoiler les contours d’une compétition qui s’annonce comme un nouveau laboratoire de création pour le cinéma africain contemporain.

Le festival de Timimoun affirme clairement son identité : seuls les films de nationalité d’un pays africain pourront concourir. Cette décision marque une volonté forte de créer un espace dédié à la créativité du continent, tout en maintenant l’exigence d’accessibilité avec des œuvres sous-titrées en arabe ou en anglais.

Les conditions de participation révèlent l’ambition du festival de capturer l’actualité cinématographique africaine : les œuvres soumises doivent avoir été produites en 2024 ou 2025, garantissant ainsi une vitrine aux créations les plus récentes. La durée des films reste comprise entre 10 et 30 minutes, format idéal pour des récits concentrés et percutants. Fait notable, chaque réalisateur ou réalisatrice ne peut soumettre qu’un seul film, assurant une diversité maximale des voix représentées.

Le Gourara d’Or : une nouvelle étoile dans le firmament des prix africains

L’annonce la plus significative concerne la création du « Gourara d’Or », qui récompensera le meilleur court métrage de fiction et le meilleur court métrage documentaire. Ce prix, dont le nom évoque la région historique du Gourara où se situe Timimoun, s’inscrit dans la tradition des grandes distinctions cinématographiques africaines tout en affirmant son ancrage territorial saharien.

Au-delà des deux Gourara d’Or principaux, le palmarès comprendra également :

  • Le Prix du meilleur film national, valorisant la production algérienne
  • Le Prix du meilleur scénario, reconnaissant l’art de la narration
  • Le Prix de la meilleure réalisation, célébrant la vision artistique
  • Le Prix de la meilleure interprétation, honorant le talent des acteurs

Cette structure de prix témoigne d’une volonté de reconnaître tous les métiers du cinéma, de l’écriture à l’interprétation, en passant par la mise en scène.

Un écrin saharien pour les nouvelles écritures africaines

Le Festival insiste sur la dimension symbolique du lieu : Timimoun, avec son intensité narrative et sa liberté esthétique, se veut « un véritable laboratoire de création » et « un terrain fertile pour les nouvelles écritures du cinéma contemporain« . Cette oasis millénaire, célèbre pour ses ksour de terre rouge et ses palmeraies verdoyantes, offre un cadre unique où tradition et modernité dialoguent naturellement.

Le festival se positionne ainsi comme un espace de renouvellement pour le cinéma africain, encourageant l’audace formelle et l’ancrage territorial. En choisissant de mettre à l’honneur le court métrage, format souvent considéré comme le laboratoire d’expérimentation par excellence, Timimoun affirme sa volonté d’être à l’avant-garde des tendances cinématographiques du continent.

Un soutien institutionnel fort et une organisation structurée

Placé sous le patronage du Ministère de la Culture et des Arts algérien, avec le soutien du Commissariat du Festival International du Court Métrage de Timimoun, l’événement bénéficie d’un appui institutionnel solide. Cette première édition lance officiellement son appel à films du 20 juin au 20 août 2025, via le site officiel du festival.

Cette première édition du Festival International du Court Métrage de Timimoun s’inscrit dans un mouvement plus large de décentralisation culturelle en Algérie et en Afrique. En choisissant d’implanter un événement cinématographique majeur au cœur du Sahara, loin des capitales traditionnelles, les organisateurs affirment que la création peut s’épanouir partout où existe une volonté artistique forte.

Le festival fait le pari que l’isolement relatif de Timimoun, loin d’être un handicap, constituera un atout : les participants pourront se concentrer pleinement sur les œuvres, les rencontres et les échanges, dans un cadre propice à la contemplation et à la création. Les projections sous les étoiles du désert, les débats dans les cours des ksour et les ateliers au milieu des palmeraies promettent une expérience cinématographique totalement immersive.

Avec cette première édition, Timimoun aspire clairement à devenir un rendez-vous incontournable du calendrier cinématographique africain, aux côtés de festivals établis comme le FESPACO de Ouagadougou ou les Journées Cinématographiques de Carthage. Le défi est ambitieux, mais la singularité du lieu et la clarté de la vision artistique constituent des atouts majeurs pour réussir ce pari audacieux.

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Ali Attar est un spécialiste reconnu de l'actualité du Maghreb. Ses analyses politiques, sa connaissance des réseaux, en font une référence de l'actualité de la région.
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