Soudan : preuve par l’image des crimes commis à Abyei


Lecture 2 min.
arton22936

Mis en place pour prévenir les violences au Soudan, le «Satellite Sentinel Project » a permis d’obtenir des images de l’entrée des troupes nord-soudanaises dans la ville d’Abyei et les exactions qu’elles ont commises. Cette invasion était préméditée. Omar el-Béchir refuse de retirer ses soldats.

Ce sont des preuves irréfutables. Des images du «Satellite Sentinel Project » montrent que des crimes de guerre ont été commis dans la région pétrolifère d’Abyei, pomme de discorde entre Nord et Sud-Soudan.

Le «Satellite Sentinel Project », soutenu par L’ONG « Not On Our Watch » co-fondée par l’acteur américain George Clooney, l’Onu et des organisations humanitaires a été lancé le 30 décembre 2010 dans le but de prévenir des violences à l’issue du référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan qui a opté pour la sécession avec le Nord lors d’un référendum organisé début janvier. Il a commencé à jouer pleinement son rôle.

« Ces images fournissent des preuves documentées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à Abyei », a déclaré mercredi John Bradshaw, directeur du groupe Enough Project qui soutient cette initiative. Selon lui, elles montrent « des attaques par des véhicules blindés et la destruction de villages ». « Il y a une accumulation de chars, d’hélicoptères et un déploiement de forces le long des principales rues d’Abyei, indiquant que l’invasion d’Abyei était préméditée et bien planifiée », a-t-il ajouté.

Abyei une terre du Soudan selon Omar el-Béchir

Malgré l’injonction des Nations unies, Omar el-Béchir refuse de retirer ses troupes de la localité. « Abyei était une terre soudanaise du Nord et que ses forces armées ne se retireront pas », a-t-il déclaré mardi. « En cas de provocation, j’ai donné le feu vert aux troupes pour y répondre », a ajouté le président soudanais, qui a menacé de reprendre la guerre civile. Celle-ci avait cessé grâce aux accords de paix signés à Nairobi en janvier 2005 entre le Nord, musulman et arabe, et le Sud, principalement chrétien et noir. Le Sud-Soudan, qui devrait officiellement devenir un Etat indépendant en juillet, a de son côté exigé que « les forces armées soudanaises mettent « fin à leur occupation illégale ».

Mercredi, l’Omnu a estimé à près de 40 000 le nombre de personnes qui ont déjà fui la région d’Abyei en raison des combats et de l’insécurité.

Assanatou Baldé
LIRE LA BIO
Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News