
Les Seychellois votent pour départager le président sortant Wavel Ramkalawan et son rival Patrick Herminie. Un second tour décisif dans un archipel partagé entre la continuité politique, la relance économique et la défense de sa souveraineté.
Les Seychellois se rendent aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle, un scrutin qui s’annonce extrêmement serré entre le président sortant Wavel Ramkalawan et son rival Patrick Herminie, chef du parti United Seychelles, anciennement au pouvoir pendant plus de quarante ans.
Une élection sous haute tension
Le vote, organisé sur trois jours (du 9 au 11 octobre 2025), doit départager les deux candidats arrivés en tête du premier tour : Patrick Herminie, qui a obtenu 48,8 % des suffrages, et Wavel Ramkalawan, crédité de 46,4 %. Aucun des deux n’ayant franchi la barre des 50 %, les électeurs tranchent désormais entre continuité et retour de l’ancien parti dominant.
La Commission électorale a confirmé la distribution complète du matériel électoral dans les 27 bureaux de vote du pays. Le dispositif a été adapté à la géographie particulière de l’archipel, répartissant les scrutins sur plusieurs jours pour inclure les électeurs des îles extérieures, les personnels de santé, les forces de sécurité et les détenus.
Une île divisée entre stabilité et changement
Les campagnes électorales ont été intenses et marquées par des débats sur la souveraineté économique, la lutte contre la drogue et les défis environnementaux. Patrick Herminie, du parti United Seychelles, promet de « redonner confiance au peuple » et de renforcer le rôle de l’État dans la gestion des ressources naturelles. Wavel Ramkalawan, du Linyon Demokratik Seselwa (LDS), mise sur son bilan de stabilité et de transparence après un premier mandat débuté en 2020.
Le pays, souvent présenté comme un paradis touristique grâce à ses 115 îles de l’océan Indien, reste néanmoins confronté à des défis structurels : dépendance au tourisme, crise de la toxicomanie, vulnérabilité face au changement climatique et tensions sociales liées au coût de la vie.
Des questions économiques et environnementales au cœur du scrutin
L’élection intervient alors que le gouvernement sortant tente de relancer l’économie après la pandémie de Covid-19, notamment par la diversification vers les énergies vertes et la pêche durable. Mais certaines décisions récentes ont suscité la controverse, comme la signature d’un bail de 400 000 m² sur l’île de l’Assomption à une société qatarie pour la construction d’un hôtel de luxe, un projet perçu par une partie de la population comme une atteinte à la souveraineté nationale.
Les résultats de ce second tour sont attendus dimanche. Les observateurs estiment que quelques milliers de voix seulement pourraient faire basculer le scrutin.