
Le Sénégal et le Vietnam ont franchi une nouvelle étape dans le renforcement de leurs relations bilatérales avec la signature, le 23 juillet 2025 à Dakar, de plusieurs accords stratégiques couvrant des domaines clés tels que la diplomatie, les affaires étrangères, le commerce du riz, l’agriculture et la souveraineté alimentaire. Ce tournant important dans la coopération sud-sud s’est concrétisé lors de la visite officielle du président de l’Assemblée nationale vietnamienne, Trân Thanh Mân, accompagné d’une imposante délégation de plus d’une centaine de membres.
Co-présidée par le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et le président vietnamien du Parlement, une cérémonie de signature de plusieurs accords stratégiques couvrant des domaines clés tels que la diplomatie, les affaires étrangères, le commerce du riz, l’agriculture et la souveraineté alimentaire. Elle a été précédée d’un tête-à-tête entre les deux dirigeants. Cette rencontre a permis d’asseoir les bases d’une relation fondée sur la confiance mutuelle et les intérêts communs en matière de développement.
Diplomatie parlementaire et diplomatie d’État
La visite de Trân Thanh Mân a débuté par une séance de travail entre les deux présidents d’Assemblées nationales, lui-même et son homologue sénégalais El Hadj Malick Ndiaye. À cette occasion, un mémorandum d’entente sur la coopération parlementaire a été signé, marquant une volonté partagée de renforcer les relations interparlementaires.
« Nous croyons à une diplomatie parlementaire active, complémentaire de la diplomatie d’État », a souligné Malick Ndiaye. Cette approche multicanal de la diplomatie vise à impliquer davantage les institutions dans les dynamiques internationales, afin d’enraciner les accords dans la durée et d’assurer leur mise en œuvre effective.
Une coopération agricole et commerciale au cœur des priorités
Parmi les accords les plus attendus figurent ceux relatifs à l’agriculture et au commerce du riz, secteurs stratégiques pour les deux pays. Le Vietnam, l’un des plus grands exportateurs mondiaux de riz, apparaît comme un partenaire de choix pour le Sénégal, qui cherche à atteindre une autonomie alimentaire à l’horizon 2035.
Ce rapprochement se veut aussi une réponse concrète aux défis liés à la sécurité alimentaire, à l’augmentation des prix des denrées de base et à la dépendance des pays africains vis-à-vis des importations hors continent. Le transfert de technologies agricoles, la formation d’agriculteurs sénégalais et la mise en place de chaînes de valeur locales figurent parmi les volets concrets de la coopération.
Des partenariats similaires sur le continent africain
La rencontre entre Ousmane Sonko et Pham Minh Chinh, Premier ministre vietnamien, en marge du Forum économique mondial de Tianjin (juin 2025), avait déjà jeté les bases de cette nouvelle ère de coopération. Les accords signés à Dakar traduisent cette volonté de transformer des échanges diplomatiques en projets concrets pour les populations.
Plusieurs pays africains ont récemment multiplié les accords bilatéraux avec des partenaires asiatiques pour renforcer leur souveraineté alimentaire et booster leur développement économique. Au Bénin, par exemple, un partenariat stratégique a été signé avec la Thaïlande en 2023 pour la mise en œuvre de zones agro-industrielles spécialisées dans le riz et le manioc. Le Ghana, de son côté, a conclu un accord de coopération agricole avec le Japon en 2024 pour l’introduction de techniques de riziculture intensive.
Un symbole d’une diplomatie ouverte et ambitieuse
En Afrique de l’Est, la Tanzanie a engagé une collaboration avec le Vietnam portant sur l’amélioration des semences et la mécanisation agricole, tandis que le Nigeria explore un partenariat avec l’Indonésie dans le domaine de la transformation alimentaire. Ces initiatives traduisent une volonté grandissante des États africains d’établir des partenariats équilibrés et ciblés avec des pays émergents partageant des réalités de développement similaires.
La Présidence sénégalaise a salué cette visite « historique », y voyant un symbole fort de l’orientation diplomatique voulue par le président Bassirou Diomaye Faye : ouverte, fraternelle, et centrée sur les grandes causes du développement, de la paix et de la prospérité partagée. Le chef de l’État a personnellement reçu Trân Thanh Mân, réaffirmant ainsi l’engagement du Sénégal à consolider des partenariats mutuellement bénéfiques.