
Au Sénégal, le concours du plus beau mouton est un événement aussi suivi qu’attendu. Organisé à Guédiawaye, en périphérie de Dakar, il rassemble les éleveurs les plus passionnés du pays autour d’un seul objectif : désigner la bête la plus majestueuse. Et comme chaque année, c’est un Ladoum qui a raflé les honneurs.
Cette race hors norme, synonyme d’élégance et de puissance, continue d’imposer son règne sur le monde de l’élevage sénégalais.
Un croisement réussi devenu fierté nationale
Le Ladoum n’est pas une race ordinaire. Né du croisement entre le touabire de Mauritanie et le balibali du Mali, il incarne la réussite d’une vision sénégalaise : créer un mouton à la stature imposante, au port altier et à la beauté incontestable. En quelques années, le Ladoum est devenu un symbole de prestige, apprécié bien au-delà des cercles d’éleveurs. Sa morphologie impressionnante et son allure noble attirent autant les curieux que les collectionneurs d’animaux d’exception.
Niang Ballo, la star incontestée du concours
Pour la sixième fois, c’est Niang Ballo, le Ladoum de l’éleveur Wane, qui a décroché le titre du plus beau mouton du Sénégal. Un palmarès impressionnant qui assoit encore un peu plus la domination de cette race sur les concours nationaux. Dans la catégorie des jeunes mâles, c’est Alou, un autre Ladoum âgé de seulement 18 mois, qui a séduit le jury. Pour son éleveuse, Maniane Ndaw, cette victoire est une consécration et une opportunité. Même si la récompense financière reste modeste, la reconnaissance propulse la valeur du mouton sur le marché.
Une notoriété qui vaut de l’or
Un Ladoum primé devient un investissement à part entière. Bien que ces concours ne versent que de petites sommes, la notoriété acquise agit comme un multiplicateur de prix. Certains spécimens peuvent ainsi se vendre à plusieurs millions de francs CFA. Ces moutons de luxe ne sont pas destinés à l’abattage. Ils sont utilisés pour embellir d’autres races ou comme bêtes d’apparat. À travers eux, c’est tout un savoir-faire local et un certain raffinement rural qui s’expriment.
Des concours de beauté ovine sont aujourd’hui organisés dans presque toutes les régions du Sénégal. Au-delà de la compétition, c’est tout un art de vivre qui se dessine autour du Ladoum : soins quotidiens, alimentation millimétrée, entraînement à la marche… Ces moutons sont traités comme des champions. Pour leurs éleveurs, ils sont bien plus que du bétail : ce sont des ambassadeurs de l’excellence sénégalaise dans l’élevage.