
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a officiellement interdit l’exclusion des élèves enceintes des établissements scolaires. Cette décision marque une avancée significative dans la promotion de l’éducation inclusive et la lutte contre les inégalités de genre.
Le gouvernement de la RDC vient d’interdire l’exclusion des filles enceintes des établissements scolaires. Une décision qui met un terme à une pratique injuste. Pour mémoire, elle était déjà dénoncée dans les années 1980 par le capitaine Thomas Sankara au Burkina Faso.
Un changement de cap radical dans la politique éducative
Le lundi 14 juillet 2025, le Secrétariat général du ministère congolais de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté a publié une note circulaire adressée à tous les directeurs provinciaux de l’éducation. Ce texte, signé par le secrétaire général par intérim, Alexis Yoka La Pulinangu, ordonne sans équivoque le maintien dans le système éducatif des filles enceintes, en rappelant que « rien ne justifie l’exclusion des filles enceintes du système éducatif dès lors qu’elles n’ont pas manifesté la volonté de quitter l’école ».
Jusqu’à présent, de nombreuses jeunes filles se voyaient contraintes d’abandonner leur scolarité en cas de grossesse, subissant ainsi une double peine : la précarité liée à une grossesse non désirée, et l’exclusion du système éducatif. Une réalité dénoncée depuis longtemps par les organisations de défense des droits des femmes et des enfants.
Une mesure pour corriger une injustice persistante
La ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raissa Malu, a clairement affirmé dans la circulaire que la grossesse ne saurait être un motif d’exclusion scolaire. Elle appelle les établissements à « faciliter le maintien des élèves filles enceintes sans exigence administrative ou scolaire discriminatoire ».
Le ministère souligne que les grossesses précoces constituent un facteur majeur de déscolarisation des jeunes filles en RDC, aggravant les inégalités sociales et compromettant leur avenir. Désormais, les écoles sont tenues de mettre en œuvre des mesures d’accompagnement adaptées, permettant à ces jeunes mères de poursuivre leur éducation sans stigmatisation ni sanction.
Un engagement conforme aux standards internationaux
Cette mesure s’inscrit dans la logique des engagements nationaux et internationaux de la RDC, notamment en matière de droits des filles, d’éducation pour tous et de lutte contre les discriminations sexistes. Elle répond également aux recommandations d’organismes comme l’UNESCO et l’UNICEF, qui plaident depuis longtemps pour une intégration scolaire des adolescentes enceintes et des jeunes mères. La décision est saluée comme un progrès important dans un pays qui continue de lutter contre de multiples défis en matière d’accès à l’éducation. Elle ouvre la voie à une école plus inclusive, plus humaine et plus respectueuse des droits fondamentaux.
Toutefois, sa mise en œuvre effective nécessitera un accompagnement pédagogique, psychologique et social, ainsi qu’un changement de mentalités au sein des communautés éducatives et des familles. Des milliers de jeunes congolaises, jusque-là privées d’avenir scolaire, pourraient désormais retrouver les bancs de l’école et reconstruire leur avenir grâce à cette réforme.