
Madame le Professeur Dora Ngum Shu Mbanya, directeur général du Centre national de transfusion sanguine (Cnts), vient d’organiser la première journée de Partenariat pour la transfusion sanguine, sous le thème : « Unissons nos forces pour sauver des vies : ensemble pour une transfusion sanguine sécurisée au Cameroun ». A l’issue de cet évènement qui a été un coup d’essai, un coup de maître, elle se confie à Afrik.com.
Entretien
Professeur Dora Ngum Shu Mbanya, pouvez-vous nous faire une brève présentation de la structure dont vous avez la charge ?
Créé en 2019 par un décret du chef de l’Etat et opérationnel depuis 2021, le Centre national de transfusion sanguine (Cnts), est établi comme l’opérateur unique de la transfusion sanguine au Cameroun. Il a été mis en place comme bras technique de l’État pour garantir la disponibilité des produits sanguins sécurisés au niveau national. A ce titre, le Cnts est chargé de piloter la mise en œuvre de la politique nationale de transfusion sanguine, la supervision et la coordination des activités des formations sanitaires pratiquant la transfusion sanguine.
En date du 4 juillet 2025, à Douala, vous avez convié un imposant parterre de personnalités au premier rang desquelles, Son Excellence Monsieur Jean-Charles LEDOT, consul général de France à Douala. Qu’y avait-il ?
Ce vendredi, le 4 juillet 2025, nous avions organisé la Journée de partenariat pour la transfusion sanguine, la première du genre, sous le thème : : « Unissons nos forces pour sauver des vies : ensemble pour une transfusion sanguine sécurisée au Cameroun ».
Quel constat faites-vous pour ce qui concerne le manque de sang dans les formations sanitaires ?
Le manque de sang et ses produits sanguins Labiles entraîne la mort de nombreuses population :
- 42% des décès maternels sont liés au manque de sang
- 30% des enfants atteints de paludisme souffrent d’anémie et nécessitent du sang pour la prise en charge
- Au moins 70% des malades hémodialysés ont besoin de transfusion sanguine et 23% d’entre eux ne sont pas transfusés par manque de sang.
L’absence de sang à temps réel pour la prise en charge médicale pourrait être la cause des décès immédiats des accidentés de la voie publique, des patients drépanocytaires et hémophiles.
Le sang sauve des vies :
- On observe 6 fois moins de décès chez les femmes enceintes en cas de disponibilité du sang
- On observe 5 fois de décès chez les drépanocytaires en cas de disponibilité du sang
Pourtant, 60% des besoins en produits sanguins Labiles ne sont pas satisfaits (6 patients sur 10 nécessitant du sang pour les besoins médicaux ne sont pas satisfaits) = amélioration de la quantité des poches de sang collectées.
Votre point de vue sur la transfusion sanguine non sécurisée
La transfusion sanguine non sécurisée demeure un moyen de transmission de la maladie.
Le Centre national de transfusion sanguine seul peut-il relever les défis qui se dressent devant lui ?
Pour relever les défis qui se dressent devant nous, nous avons besoin de l’engagement de tous les secteurs de la société. Il est temps de bâtir ensemble une solidarité transfusionnelle nationale, où chaque acteur trouve sa place et son intérêt.
En quoi peut servir le partenariat avec votre organisme ?
Le partenariat avec le CNTS est une opportunité citoyenne d’agir pour le bien commun en contribuant à sauver de la mort directement des vies humaines ou en améliorant la prise en charge médicale des patients tout en valorisant votre image institutionnelle ou commerciale.
Quelles sont vos attentes ?
Nous avons entre autres attentes :
- Promouvoir au sein de chaque organisation, la culture du don de sang comme acte d’empathie, de citoyenneté responsable et de solidarité nationale
- Organiser des opérations de sensibilisation au don de sang
- Organiser des opérations de collectes de sang (1 fois / trimestre)
- Promouvoir des récompenses pour les personnels champions dans le don de sang
- Autoriser et encourager leurs employés et personnels à participer à des collectes de sang organisées dans leurs locaux.