RDC : l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito bientôt dans la majorité présidentielle ?


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Adolphe Muzito
Adolphe Muzito

En RDC, l’ancien Premier ministre et opposant Adolphe Muzito n’exclut plus la possibilité de travailler avec Félix Tshisekedi, au cours de son second quinquennat. L’homme a clairement exprimé sa position.

Il était l’un des leaders de la coalition Lamuka, et un opposant farouche au Président Félix Tshisekedi. Du moins, jusqu’à la tenue des élections du 20 décembre 2023 auxquelles il était candidat non seulement pour le poste de président de la République, mais également à la députation nationale. Mais, une fois les élections passées, et Félix Tshisekedi réélu puis investi pour son nouveau mandat, l’ancien Premier ministre de Joseph Kabila revoit sa position.

Arrivé 4e pour la Présidentielle avec 1.12% des suffrages exprimés, il fait d’ailleurs partie des rares candidats à avoir reconnu leur défaite. Mieux, il estime que l’écart de voix entre Félix Tshisekedi crédité de 73.34% des suffrages exprimés et les candidats de l’opposition était trop grand pour que la correction des irrégularités notées lors du scrutin induise une inversion de la tendance. Pour lui, le jeu est plié. La page des élections étant tournée, il faut passer à autre chose.

Transhumance ou réalisme politique ?

Passer à autre chose signifie pour Adolphe Muzito revoir sa position. Et pour ça, le chef du parti Nouvel Élan ne se fait pas prier. Tout en précisant que pour lui, « il ne s’agit d’abord pas de rejoindre l’Union sacrée », il explique : « S’il y a des perspectives de travailler ensemble avec Monsieur Tshisekedi, principalement avec sa majorité, je ne dirai pas non ! » Pourvu que les conditions qu’il posera soient respectées : « Je poserai des conditions qui sont des préalables de manière constructive. J’ai un programme économique. Quels sont les aspects sur lesquels nous pouvons dégager des convergences avec la majorité ? », interroge-t-il. Pour lui, sa position n’a rien de nouveau ou d’étrange. Il se justifie : « Même dans les vieilles démocraties, à l’exemple de l’Allemagne, la droite et la gauche peuvent travailler ensemble en faisant une synthèse (de leurs programmes), une convergence sur des politiques publiques ».

Adolphe Muzito répond ainsi à ceux qui pourraient ne pas comprendre sa nouvelle prise de position qui est aux antipodes de ses convictions antérieures. Pour certains, ce changement de position sur l’échiquier politique congolais pourrait s’assimiler à de la transhumance tandis que d’autres y verraient tout simplement une marque de réalisme politique. En tout cas, Adolphe Muzito apporte ainsi, comme si besoin en était encore, la preuve qu’en politique, rien n’est immuable. Ce sont les intérêts du moment qui définissent des acteurs la position du moment.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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