Cafouillages dans les élections en RDC : le vote se poursuit par endroits


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Félix Tshisekedi, accomplissant son devoir civique

Comme prévu, le vote a débuté, mercredi, en RDC. D’importants retards ont été notés. À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, des bureaux de vote ont été saccagés. Dans certaines localités, le vote doit se poursuivre ce jeudi.

La première journée de vote en RDC n’a pas été linéaire. Nous revenons sur les événements marquants de cette journée.

Des retards dans beaucoup de bureaux de vote

Il était de notoriété publique que le pari de tenir les élections, ce 20 décembre, était un pari compliqué pour la CENI. À l’arrivée, la structure a réussi à tenir dans le délai, mais avec beaucoup de ratés dans l’organisation. De nombreux bureaux de vote ont ouvert avec un grand retard qui a fait que le vote s’est poursuivi même dans la nuit, bien après l’heure normale de fermeture. À bien des endroits, le matériel électoral n’était pas disponible à temps, que ce soit à Kinshasa ou dans d’autres villes.

Dans la capitale, jusqu’à 17 heures heure locale, le matériel n’était pas arrivé dans certains bureaux de vote comme à l’école Saint-Pierre. Dans plusieurs bureaux de vote, comme l’école Saint-Georges de la commune de Kintambo à Kinshasa, les électeurs sont allés attendre l’affichage des listes électorales. Situation de grand retard également dans le territoire de Fizi dans le Sud-Kivu. À certains endroits comme Bunia, les machines à voter sont tombées en panne, ajoutant à la peine des populations sorties nombreuses pour accomplir leur devoir civique.

Mouvements de colère à Bunia

À Bunia, des faits de violence ont été notés. En effet, le centre de vote installé à l’Institut supérieur de pédagogie (ISP) a été saccagé par des électeurs en colère. Des machines à voter ont été endommagées par la foule, et la police a dû faire des tirs de sommation pour ramener le calme. La colère de ces électeurs, des déplacés des camps voisins, est due au fait qu’ils pensaient pouvoir voter à l’ISP où ils ont été enregistrés, mais se sont rendu compte que d’après les listes électorales, ils devaient voter plutôt dans le territoire de Djugu, leur localité d’origine située à plusieurs kilomètres et en proie à une crise sécuritaire.

Des électeurs votent ce jeudi

Les retards sont si importants à certains endroits que le président de la CENI a dû annoncer que le vote devra se poursuivre, ce jeudi, dans ces endroits. « Pour les bureaux qui vont ouvrir en retard, ils vont rattraper le temps perdu. Disons, si vous ouvrez à 10 heures, vous aurez toujours droit à vos 11 heures (de vote) s’il y a encore des gens dans la file. S’il arrive que le matériel arrive vraiment tardivement, dans tous les cas, les gens vont voter. Même si ça signifie le faire le lendemain », a confié Denis Kadima.

Le cafouillage qui a caractérisé cette journée de vote n’a pas laissé l’opposition indifférente. Les réactions ont fusé de toutes parts. Parmi elles, celles du Dr Denis Mukwege : « Je suis très préoccupé par la multiplication des graves dysfonctionnements et des irrégularités qui émaillent le scrutin en cours, confirmant nos craintes de fraude électorale visiblement planifiée », a dit le candidat, dans un communiqué de presse, mercredi.

Le vote des Congolais de la diaspora

La nouveauté introduite par la loi électorale actuellement en vigueur en RDC autorise le vote des Congolais de l’étranger. Une première dans ce pays qui a décidé de limiter l’expérience à cinq pays, cette fois-ci. Sur le continent africain, les Congolais vivant en Afrique du Sud pourront voter. En Europe, les deux pays retenus sont la France et la Belgique, tandis que les États-Unis et le Canada sont retenus pour le compte de l’Amérique. Au total, ils sont 13 290, ces Congolais de l’extérieur appelés à voter.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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