
À Bangui, la douleur s’est muée en indignation. Suite à une bousculade tragique survenue pendant le baccalauréat, causée par l’explosion d’un transformateur électrique, l’opposition monte au créneau. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) accuse le gouvernement d’irresponsabilité et exige sa démission, dénonçant un État incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens, même dans les établissements scolaires.
Une tragédie a endeuillé la République centrafricaine lors de la session du baccalauréat au lycée Barthélémy Boganda de Bangui. Une explosion soudaine, provoquée par un transformateur de la société nationale ENERCA en cours de réparation, a semé la panique parmi les 5 300 candidats. Pris de panique, les élèves se sont précipités vers les sorties, déclenchant une bousculade meurtrière. Le bilan est tragique : 29 morts et plus de 260 blessés.
Un système de santé débordé
Les blessés ont afflué par dizaines dans les hôpitaux, souvent transportés à mains nues. Les services d’urgence, débordés, ont lutté pour faire face à la gravité de la situation. Certains élèves ont sauté du premier étage, d’autres ont été piétinés dans les couloirs étroits. Le président du centre d’examen figure parmi les victimes. La douleur s’est vite transformée en colère. Familles et camarades endeuillés se sont rassemblés devant le lycée, allumant des bougies en mémoire des victimes.
Les familles réclament un accompagnement psychologique, la prise en charge médicale complète des blessés, et l’érection d’un monument pour ne pas oublier. Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), principal regroupement de l’opposition, a fermement dénoncé l’inaction et l’impréparation des autorités. Lors d’une conférence de presse le 4 juillet à Bangui, son porte-parole Martin Ziguélé a qualifié la gestion de la crise de « cynisme criminel » et a exigé la démission du gouvernement.
L’opposition pointe l’irresponsabilité de l’État
Le manque de dispositifs de sécurité dans un établissement aussi stratégique est jugé impardonnable. Au-delà du drame, le BRDC s’alarme de la dérive institutionnelle. Le report répété des élections locales, initialement prévues pour décembre 2025 puis août 2025, est dénoncé. Les listes électorales ne sont toujours pas disponibles, malgré plus de 6 milliards de FCFA investis. L’Autorité nationale des élections est accusée de manquement grave.
Le coordonnateur du BRDC, Crépin Mboli-Goumba, appelle à un dialogue politique national. Il avertit du risque d’un vide constitutionnel, qui plongerait encore davantage le pays dans l’instabilité. Le BRDC réclame également une réforme de l’ANE et du Conseil constitutionnel, accusés de partialité au service du pouvoir exécutif.