Rachida Dati sort ses griffes pour défendre son fief parisien aux Législatives partielles


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Rachida Dati, ancienne ministre française de la Justice
L'ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati

À moins d’un an des élections municipales à Paris, le climat politique s’échauffe au sein des Républicains (LR). Au cœur de la tempête : Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7ᵉ arrondissement, qui refuse de se laisser marginaliser par son propre camp. Elle a annoncé sa candidature à une Législative partielle, et ce, même sans l’investiture officielle de LR. Ce geste de défiance qui sonne comme une déclaration de guerre à ceux qui, en interne, miseraient plutôt sur Michel Barnier pour cette circonscription prestigieuse.

Depuis des années, Rachida Dati façonne son image sur un double socle : la proximité locale et la combativité. Forte de son implantation dans le centre de la capitale française, elle se pose en garante d’un ancrage que nul ne pourrait contester.

Rachida Dati, enracinée et intransigeante

« Les Parisiens me connaissent, je suis sur le terrain, je me bats pour eux », ne cesse-t-elle de rappeler. Une façon de souligner, sans ambages, que son concurrent, Michel Barnier, ancien ministre des Affaires étrangères, ne serait qu’un « parachuté » venu troubler un équilibre déjà établi. Pour elle, cette tentative de repositionnement est avant tout dictée par les ambitions nationales de Michel Barnier, et non par une logique territoriale.

Rachida Dati refuse que l’on réduise cette passe d’armes à une querelle personnelle. Pourtant, le sous-texte est limpide : elle estime que son travail d’opposante à Anne Hidalgo, sa longévité politique dans le 7ᵉ arrondissement et sa popularité dans les sondages légitiment son maintien comme figure incontournable de la droite parisienne. Dès lors, toute tentative de la supplanter est perçue comme une attaque contre son bilan, voire contre sa loyauté au parti. Elle affirme ne pas être à l’origine de la division, mais prévient qu’elle n’a aucune intention de s’effacer.

La Présidentielle en toile de fond

Derrière l’apparente dispute locale se dessine une confrontation plus large : celle des ambitions personnelles dans la perspective des Municipales… mais aussi de la Présidentielle. Michel Barnier, en se positionnant sur ce siège parisien, donnerait un écho politique à ses aspirations nationales. Rachida Dati le sait, et elle entend bien empêcher que son territoire serve de tremplin à un autre. Elle revendique l’indépendance de sa démarche et le rejet des calculs de partis. En s’imposant comme une candidate hors parti si nécessaire, elle envoie un message clair à la direction de LR : elle est incontournable, et prête à se battre en solo si elle y est contrainte.

Les chiffres sont de son côté : selon les dernières enquêtes d’opinion, Dati arriverait largement en tête si l’élection avait lieu aujourd’hui. Elle s’appuie aussi sur un soutien de poids, celui de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui lui a adressé une lettre de soutien appuyée. De quoi renforcer sa position face à une direction de LR qui peine à trancher entre deux figures historiques du parti. Ce soutien externe met également en exergue les fractures internes des Républicains, tiraillés entre fidélité aux anciens et reconnaissance du travail de terrain.

Le 7ᵉ arrondissement, point de départ d’une reconquête ?

La ministre de la Culture reste sous le coup d’une mise en examen dans l’affaire Renault-Nissan, mais son entourage minimise l’impact de cette procédure judiciaire. Aucune audience n’est prévue avant 2026, bien après les échéances électorales. Rachida Dati elle-même refuse d’en faire un sujet de débat, préférant se concentrer sur ce qu’elle présente comme l’essentiel : la gestion locale, la sécurité, et la défense du « vrai Paris », qu’elle estime négligé par la mairie actuelle.

Dans cette course électorale, Rachida Dati ne se limite pas à défendre un siège de député. La Franco-Marocaine y projette le début d’une reconquête de Paris par la droite. La Législative partielle, selon elle, constitue un test grandeur nature, un avant-goût du combat qu’elle mènera en 2026 pour reprendre la mairie. Elle se positionne ainsi comme le rempart contre les divisions internes, mais aussi comme l’alternative crédible à l’actuelle majorité municipale.

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