Présidentielle 2026 au Bénin : investiture à Parakou de Wadagni et Talata


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Investiture Wadagni-Talata
Investiture Wadagni-Talata

Le stade municipal de Parakou sert, ce samedi, de cadre à l’investiture officielle du duo présidentiel choisi par la mouvance pro-Talon pour l’élection d’avril 2026. Romuald Wadagni, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, et Mariam Chabi Talata Zimé Yérima, actuelle vice-présidente de la République, ont été présentés devant plusieurs milliers de militants et de responsables politiques venus des quatre coins du pays.

Ce samedi, la ville de Parakou, métropole du Nord-Bénin, vibre aux couleurs des partis de la mouvance présidentielle. Et pour cause ! A l’heure où nous écrivons cet article, des milliers de militants de l’Union progressiste le Renouveau (UPR), du Bloc républicain (BR), du Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (MOELE- BENIN) et de la Renaissance nationale (RN), les partis soutenant l’action du Président Patrice Talon, ont pris d’assaut le stade municipal de la ville pour prendre part à l’investiture du duo candidat de la majorité présidentielle pour 2026, Romuald Wadagni et Mariam Chabi Talata Zimé Yérima.

Une cérémonie à forte symbolique politique

Dès les premières heures de la matinée, l’affluence était visible dans les rues de Parakou. Banderoles, effigies et slogans en faveur du duo « Wadagni–Talata » ornent les avenues menant au stade. La cérémonie, dont l’ouverture est prévue pour 11 heures heure locale, rassemble près de 7 000 personnes selon les organisateurs. Sur la pelouse, un décor aux couleurs du Bloc Républicain (BR) et de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et des deux autres formations politiques rappelle l’unité de la mouvance présidentielle.

La lecture des résolutions de soutien constituera l’un des temps forts de l’événement. Quatre partis politiques – UPR, BR, MOELE-Bénin et RN – ont réaffirmé leur engagement derrière la candidature du duo. « Cette cérémonie historique marquera une étape décisive dans la marche victorieuse de notre grande famille politique », a déclaré Annick Djimadja, directrice de la communication de l’UPR, qui avait appelé à « une mobilisation massive et disciplinée » des militants.

Wadagni, symbole de continuité économique

Le choix de Romuald Wadagni comme candidat à la magistrature suprême n’a rien d’anodin. Architecte de la politique économique du gouvernement depuis 2016, il est crédité d’avoir consolidé les finances publiques et soutenu la modernisation des infrastructures. En l’érigeant en dauphin, Patrice Talon mise sur la stabilité macroéconomique et sur la poursuite des réformes engagées depuis près d’une décennie.

Pour ses partisans, Wadagni incarne la rigueur technocratique et la discipline budgétaire, gages de crédibilité à l’international. Mais ses détracteurs y voient un profil trop technicien, éloigné des préoccupations sociales, dans un contexte marqué par des tensions sur le coût de la vie et un chômage élevé des jeunes.

Talata, un signal de continuité institutionnelle

Aux côtés de Wadagni, Mariam Chabi Talata conserve son rôle de colistière, comme en 2021. Première femme à occuper la fonction de vice-présidente dans l’histoire du Bénin, elle représente la stabilité institutionnelle et un gage d’ouverture sociale pour la mouvance. Son maintien vise aussi à rassurer une partie de l’électorat, notamment féminin, et à garantir la continuité du binôme président–vice-présidente instauré par la réforme constitutionnelle de 2019.

La cérémonie en cours à Parakou ouvre officiellement la marche de la mouvance présidentielle vers l’élection du 12 avril 2026. Mais le chemin s’annonce semé d’embûches. L’opposition incarnée par le parti Les Démocrates de l’ancien Président Boni Yayi, encore en quête d’un candidat consensuel annoncé pour être dévoilé le 11 octobre, dénonce un processus verrouillé et met en avant les limites de dix ans de gouvernance Talon. En attendant, le duo Wadagni–Talata compte capitaliser sur l’image d’efficacité et de stabilité du régime sortant. Les prochaines semaines seront décisives pour mesurer leur capacité à mobiliser au-delà de la mouvance et à convaincre un électorat de plus en plus exigeant.

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Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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