
Le choix de Romuald Wadagni comme candidat de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et de la majorité présidentielle à l’élection présidentielle de 2026 continue de susciter des réactions tant au Bénin qu’au-delà de ses frontières. Si l’actuel président de l’UPR, Joseph Djogbénou, était lui-même crédité d’ambitions présidentielles, même s’il ne l’a jamais ouvertement déclaré, il a publiquement décidé de se ranger derrière le ministre de l’Économie et des Finances, faisant primer la discipline du parti et l’unité sur d’éventuelles ambitions personnelles.
En tant que président du plus grand parti de la majorité présidentielle au Bénin, l’UPR, Me Joseph Djogbénou passait pour l’un des prétendants les plus sérieux pour représenter la formation politique à la Présidentielle d’avril 2026. Mais le choix du parti et de son frère siamois, le Bloc républicain (BR), s’est porté sur la personne du ministre des Finances, Romuald Wadagni.
Joseph Djogbénou : un renoncement au nom de l’unité
Dans un message solennel, Joseph Djogbénou a rappelé que Romuald Wadagni est désormais « le candidat de chacun de nous », avant d’ajouter : « il est mon candidat ».
L’ancien président de la Cour constitutionnelle, réputé pour sa rigueur intellectuelle et son expérience politique, était considéré comme l’un des prétendants les plus sérieux à la succession de Patrice Talon. Pourtant, au lieu d’entrer en rivalité ouverte, il a choisi de s’aligner sur la décision du parti et de mobiliser ses militants : « Avec lui et avec le président de la République, nous allons accélérer la transformation économique, structurelle, infrastructurelle, culturelle, touristique et agricole de notre pays. (…) En toute chose, c’est le Bénin qui compte. Avec le Bénin, l’Afrique demeure dans l’espérance. Alors, au combat mes sœurs et mes frères. Alors, à la victoire mes camarades. Vive le Bénin », a-t-il posté ce jour sur ses réseaux sociaux. Une sortie de sa part était attendue. Et il l’a fait.
Ce message, teinté d’ardeur militante et d’appel à l’unité nationale, scelle l’adhésion de Djogbénou à la stratégie de l’UPR et à la volonté de Patrice Talon d’assurer une transition vers une nouvelle génération de dirigeants.
Quand Almok admire le geste de Patrice Talon et lance des piques
Si le « renoncement » de Joseph Djogbénou à ses propres ambitions présidentielles illustre l’esprit de cohésion que le chef de l’État entend instaurer autour de son successeur désigné, la désignation de Romuald Wadagni est en soi saluée au-delà du Bénin. À l’étranger, plusieurs voix se sont élevées pour saluer ce choix, perçu comme un signe de maturité démocratique sur un continent souvent marqué par les successions contestées.
Parmi elles, l’artiste togolaise Almok a livré une réaction remarquée. Dans un message diffusé sur ses réseaux sociaux, elle a qualifié le choix de Patrice Talon de « tournant majeur dans l’histoire politique du Bénin ». Selon elle, confier la relève à Romuald Wadagni est un acte « audacieux, réfléchi et profondément tourné vers l’avenir ».
« Ce signal fort en faveur de la relève, de l’innovation et de la compétence mérite d’être salué. Il témoigne d’un patriotisme lucide et d’un sens élevé des responsabilités, que bien des dirigeants gagneraient à méditer. Et pendant ce temps… au Togo, l’histoire semble encore hésiter à s’écrire autrement », écrit-elle. À travers cette comparaison implicite, Almok interpelle la classe politique de son propre pays, invitant le Togo à s’inspirer de l’exemple béninois.
Une candidature qui transcende le cadre partisan
L’annonce de la candidature de Romuald Wadagni, désormais adoubé par l’UPR et le BR, repositionne le débat politique national. Plus qu’une compétition interne, l’enjeu devient celui de l’adhésion populaire à une transition générationnelle et à un projet économique de long terme.
En se ralliant publiquement au candidat désigné, Joseph Djogbénou apporte une légitimité supplémentaire à Romuald Wadagni et renforce l’image d’un camp présidentiel soudé. Quant aux échos au-delà des frontières, ils confirment que l’expérience béninoise est suivie de près par les pays voisins, où les transitions politiques restent un sujet sensible.