
La flambée de tensions au Moyen-Orient, consécutive au bombardement de l’Iran par les États-Unis et à la riposte iranienne visant une base américaine située au Qatar, a profondément bouleversé le paysage aérien régional. Ces événements dramatiques ont entraîné une série de mesures de précaution prises par plusieurs compagnies aériennes, dont Air Algérie, afin de garantir la sécurité de leurs passagers.
Dans un contexte explosif au Moyen-Orient, Air Algérie a officiellement annoncé l’annulation de deux de ses vols à destination du Golfe. Le vol AH 4062, qui devait décoller à 22h00 pour Dubaï, et le vol AH 4078 vers Doha, prévu à 00h55, ne seront finalement pas opérés. La compagnie a précisé que cette mesure était motivée par « les circonstances actuelles » et a réaffirmé que la sécurité des passagers restait sa priorité absolue.
Dans un communiqué diffusé dans la soirée de ce lundi, Air Algérie a exprimé ses profonds regrets à l’égard des passagers affectés par ces annulations. La compagnie insiste sur le fait qu’il s’agit d’une décision indépendante de sa volonté, imposée par un environnement géopolitique particulièrement instable. Elle a également assuré une communication en temps réel avec les voyageurs concernés, les invitant à contacter son centre d’appel pour toute information supplémentaire.
Un précédent dans l’histoire du transport aérien africain
Ce type de décision, bien qu’exceptionnel, n’est pas inédit sur le continent africain. Par le passé, plusieurs compagnies aériennes africaines ont dû modifier leurs plans de vol en raison de conflits ou de tensions géopolitiques. Par exemple, en 2011, lors de la guerre civile en Libye, Tunisair et Royal Air Maroc avaient suspendu leurs vols à destination de Tripoli. À l’époque, la situation sécuritaire instable autour de l’aéroport international de Tripoli rendait toute activité aérienne risquée.
De même, pendant la crise politique en Côte d’Ivoire, en 2010-2011, la compagnie ivoirienne Air Ivoire avait interrompu plusieurs liaisons nationales et internationales. Le climat d’insécurité qui régnait alors à Abidjan avait poussé de nombreuses compagnies étrangères à éviter l’espace aérien ivoirien, un isolement temporaire qui avait fortement affecté le transport aérien régional.
L’Afrique subsaharienne également concernée par des mesures similaires
Plus récemment, en 2023, la crise au Soudan a conduit à la suspension des vols commerciaux par Ethiopian Airlines, Kenya Airways et EgyptAir, en raison de combats intenses à Khartoum. Dans ce cas aussi, les autorités de l’aviation civile avaient émis des avertissements, obligeant les transporteurs à éviter la zone, voire à annuler purement et simplement leurs dessertes vers le pays.
Enfin, au Mali, les tensions liées à la présence militaire étrangère et aux groupes armés dans certaines régions ont également conduit Air France à suspendre ses vols pendant plusieurs semaines en 2022 puis de nouveau aujourd’hui. La décision étant prise à la suite de recommandations de sécurité émises par les autorités françaises et européennes.