
Un drame routier met une fois de plus en lumière l’insécurité sur les routes ougandaises. Deux autocars sont entrés en collision, entraînant la mort de 46 personnes.
L’Ouganda est endeuillé par un terrible accident de la route. Dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 octobre, une collision frontale entre deux autocars, survenue aux alentours de 00h15 à hauteur du village de Kitaleeba, dans le nord du pays, a coûté la vie à au moins 46 personnes, selon le dernier bilan communiqué par la police. Plusieurs autres passagers ont été blessés, certains grièvement.
Une double manœuvre fatale
D’après les premiers éléments de l’enquête, le drame est survenu sur la route nationale reliant Kampala à Gulu, longue de 330 kilomètres. Selon la police, un autocar en direction de Gulu a entrepris un dépassement risqué d’un camion, au moment même où un second bus arrivant en sens inverse effectuait la même manœuvre.
Ces deux dépassements simultanés ont entraîné une violente collision frontale, provoquant un enchaînement d’accidents impliquant également un camion et une voiture. Les véhicules se sont embrasés sous la violence du choc, rendant les opérations de secours particulièrement difficiles. « Au cours de ces manœuvres, les deux bus sont entrés en collision de plein fouet », a précisé la Uganda Police Force dans un communiqué. Plusieurs corps ont été retrouvés calcinés, et de nombreuses victimes souffrent de fractures multiples et de brûlures graves.
Un bilan révisé à la baisse après vérification
Dans un premier temps, la police avait annoncé 63 morts, avant de réviser ce chiffre à 46 après vérification dans les hôpitaux. Certaines victimes initialement déclarées décédées étaient en réalité inconscientes mais toujours en vie.
Les blessés ont été évacués vers l’hôpital de Kiryandongo et d’autres centres de santé des environs. Les autorités locales ont fait état d’une situation « chaotique » à l’arrivée des secours.
Cet accident figure parmi les plus meurtriers de ces dernières années en Ouganda, un pays confronté à une insécurité routière chronique. En 2024, les autorités ont enregistré 5 144 décès liés à des accidents de la route, contre 4 806 en 2023, soit une hausse de 6 %.
Les principales causes identifiées sont les excès de vitesse et les dépassements dangereux, qui représentent à eux seuls 44,5 % des accidents, selon le dernier rapport annuel de la police.
La route Kampala–Gulu, axe stratégique reliant la capitale au nord du pays, est considérée comme l’une des plus dangereuses du territoire, en raison de sa largeur insuffisante, de l’absence d’éclairage et de la forte densité du trafic de nuit.
Condoléances et appel à la prudence
Le gouvernement ougandais a exprimé sa profonde compassion aux familles des victimes. Dans un message relayé par les médias publics, le ministère des Transports a annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie pour déterminer les responsabilités et envisager des mesures d’urgence de sécurité sur le tronçon concerné. La police a, quant à elle, renouvelé son appel à la vigilance : « Nous exhortons tous les usagers de la route à éviter les dépassements imprudents et à conduire avec prudence. Trop de vies sont perdues chaque année à cause de comportements irresponsables », a déclaré un porte-parole de la police.
Cet appel de la police ougandaise est d’autant plus pertinent que l’Afrique de l’est, d’une façon générale, fait face à une recrudescence d’accidents meurtriers ces derniers mois. En août dernier, au Kenya voisin, un bus revenant d’un enterrement s’était renversé dans un fossé, faisant 25 morts. Ces tragédies, souvent liées aux mêmes facteurs (routes étroites, surcharge des véhicules, manque de contrôle) soulignent les failles structurelles dans la sécurité routière régionale. Mais, le mal ne concerne pas que l’Afrique de l’est. Des drames de cette nature sont également fréquents dans les autres régions du continent.