ONU Gaza 2025 : l’Algérie affronte Israël au Conseil de sécurité sur les violations du droit international


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Illustration Diplomate algérien aux Nations Unies
Illustration Diplomate algérien aux Nations Unies

Dans les couloirs feutrés du Conseil de sécurité de l’ONU, une voix s’élève avec force et détermination depuis janvier 2024 : celle de l’Algérie. À travers son ambassadeur Amar Bendjama, l’Algérie a su transformer son mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité (2024-2025) en une véritable tribune pour la défense des droits des peuples opprimés, particulièrement le peuple palestinien.

Les confrontations diplomatiques entre l’Algérie et Israël au sein de l’institution onusienne, qui se sont intensifiées ces derniers mois de 2025, illustrent une approche courageuse de la diplomatie algérienne, qui n’hésite pas à tenir tête aux puissances établies pour faire entendre la voix de la justice.

L’Algérie, moteur de l’action diplomatique

Depuis son entrée au Conseil de sécurité en janvier 2024, l’Algérie a marqué de son empreinte les débats onusiens. Durant ces vingt mois de mandat, elle s’est distinguée par ses initiatives répétées pour porter la situation de Gaza devant le Conseil de sécurité. Dès janvier 2024, elle a demandé la convocation d’une séance d’urgence pour débattre de l’ordonnance de la Cour internationale de Justice contraignant Israël à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter des actes de génocide. Cette démarche témoigne de la volonté algérienne de faire respecter le droit international au plus haut niveau.

En février 2024, l’Algérie a présenté un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, qui a recueilli le soutien de 13 des 15 membres du Conseil, ne se heurtant qu’au veto américain. Cette large adhésion démontre la justesse de la capacité algérienne à fédérer la communauté internationale autour des valeurs humanitaires.

La force des arguments juridiques

L’ambassadeur Amar Bendjama a brillamment défendu la position algérienne en s’appuyant sur le droit international. Lors de ses interventions, il a notamment souligné que l’ordonnance de la CIJ représentait une décision « historique » de traiter les violations de la Convention sur le génocide à Gaza, positionnant l’Algérie comme gardienne du droit international face aux violations israéliennes.

Les échanges entre l’Algérie et Israël au Conseil de sécurité ont révélé toute la force de la diplomatie algérienne. Face aux tentatives israéliennes de détourner l’attention des crimes commis à Gaza, l’Algérie a maintenu une ligne claire et cohérente. Bendjama a noté le « consensus rare » qui a prévalu parmi les membres du Conseil pour rejeter « tout projet de transfert forcé des Palestiniens en dehors de leurs terres« , démontrant sa capacité à mobiliser la communauté internationale.

Les récents échanges entre les représentants israélien et algérien illustrent parfaitement cette confrontation de visions. Lorsque Israël accuse l’ONU d’être « utilisée comme arme » par les Palestiniens et dénonce ce qu’il appelle une « réalité dystopique » de l’organisation internationale, l’Algérie répond par des arguments juridiques implacables, s’appuyant sur les décisions de la Cour internationale de Justice et le droit international humanitaire.

Cette confrontation atteint son paroxysme lors des débats sur le transfert forcé de populations, où Israël nie toute intention de déplacer les Palestiniens tandis que l’Algérie dénonce ces projets comme des violations flagrantes du droit international, obtenant le soutien de la quasi-totalité du Conseil de sécurité.

Une diplomatie d’actualité face à l’escalade de 2025

L’actualité de septembre 2025 a encore renforcé la position de l’Algérie comme porte-voix des opprimés. Alors que la situation à Gaza continue de se détériorer – avec la déclaration officielle de famine par l’ONU en août 2025 et les récentes escalades militaires – les passes d’armes diplomatiques au Conseil de sécurité se sont intensifiées. L’ambassadeur Bendjama continue de dénoncer avec éloquence les violations du droit international, forçant la communauté internationale à regarder en face la réalité de la situation humanitaire catastrophique.

Ces confrontations diplomatiques quotidiennes témoignent de l’engagement sans faille de l’Algérie, qui refuse de laisser s’installer une quelconque normalisation de l’inacceptable, notamment face aux récents développements militaires et aux violations répétées du cessez-le-feu qui avait été conclu en janvier 2025.

Cohérence historique

L’engagement de l’Algérie pour la Palestine s’inscrit dans la continuité de sa diplomatie révolutionnaire. Comme l’a souligné le président Tebboune, « Nous continuerons à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits légitimes« . Cette position, ancrée dans l’histoire de la lutte de libération algérienne, confère une légitimité particulière à l’action diplomatique du pays.

L’Algérie porte une vision plus large de la justice internationale. Bendjama a ainsi déclaré que « la paix doit être imposée à ceux qui la rejettent et n’y croient pas« , exprimant une philosophie diplomatique qui refuse les compromissions avec l’injustice.

L’action de l’Algérie au Conseil de sécurité lui vaut une reconnaissance croissante au niveau international. Tout au long de 2024 et 2025, l’Algérie a représenté le continent africain au sein de l’organe onusien central. Cette reconnaissance se traduit par son élection comme vice-présidente de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU, consacrant son rôle de leader diplomatique au service des causes justes.

Un modèle pour le Sud global

L’approche algérienne inspire d’autres pays du Sud. En refusant les doubles standards et en maintenant une position ferme sur les questions de principe, l’Algérie démontre qu’il est possible de résister aux pressions et de faire entendre une voix alternative dans le concert des nations.

Les passes d’armes diplomatiques qui se poursuivent entre l’Algérie et Israël au Conseil de sécurité de l’ONU en cette fin de mandat 2024-2025 illustrent l’émergence d’une diplomatie algérienne mature capable de porter les valeurs de justice et de droit international au plus haut niveau face aux tentatives de désinformation et de manipulation.

En assumant pleinement ses responsabilités de membre du Conseil de sécurité sur ces vingt mois, l’Algérie a démontré quotidiennement que les pays du Sud peuvent jouer un rôle déterminant dans la gouvernance mondiale. Sa voix, portée avec  éloquence et force par l’ambassadeur Amar Bendjama, résonne dans les couloirs de l’ONU comme un rappel constant que la justice ne saurait être négociable, même face aux pressions les plus intenses.

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Ali Attar est un spécialiste reconnu de l'actualité du Maghreb. Ses analyses politiques, sa connaissance des réseaux, en font une référence de l'actualité de la région.
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