Cour internationale de Justice : l’Algérie en première ligne dans la bataille contre Israël pour les droits des Palestiniens


Lecture 4 min.
Pins-Algerie-Palestine
Pins-Algerie-Palestine @drapeaux-shop.com

L’Algérie, aux côtés de l’Afrique du Sud, mène une offensive juridique à la Cour internationale de Justice pour dénoncer le blocus de Gaza par Israël, qualifié de famine utilisée comme arme de guerre. Fidèle à son engagement envers la cause palestinienne, Alger réclame le respect du droit international humanitaire et accuse Israël d’occupation coloniale illégale, appelant à une mobilisation mondiale contre l’impunité.

Cette semaine, la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye accueille un débat historique sur le blocus humanitaire imposé par Israël à la bande de Gaza. Devant les juges de la plus haute instance juridique de l’ONU, quarante États et trois organisations multilatérales se relaient pour présenter leur lecture du droit international, à l’heure où la situation humanitaire à Gaza atteint des niveaux catastrophiques.

Parmi les voix les plus fermes et engagées : l’Algérie et l’Afrique du Sud, deux pays du Sud global résolument mobilisés pour défendre les droits du peuple palestinien, dénonçant sans détour la politique israélienne comme illégale, coloniale et criminelle. Dans le même temps, le rapport annuel publié hier par Amnesty International utilise même le mot de génocide pour dénoncer la politique israélienne à Gaza.

Une bataille diplomatique sur le terrain du droit international

L’Algérie, fidèle à son engagement historique pour les causes anticoloniales, s’est présentée à la CIJ aux côtés de l’Afrique du Sud avec un message clair : le droit international humanitaire n’est pas négociable. Alors qu’Israël empêche, depuis le 2 mars, toute entrée d’aide humanitaire dans Gaza et tente de mettre fin aux activités de l’UNRWA — l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens —, Alger appelle à un réveil de la conscience mondiale.

Maya Sahli-Fadel, professeure de droit international à l’université d’Alger, a livré une plaidoirie percutante : « L’aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme un outil politique ou une arme de guerre. Sauver des vies ne devrait jamais faire l’objet de controverses. » Elle a souligné que le droit de l’occupation impose à Israël une obligation claire de protéger la population palestinienne, conformément aux Conventions de Genève, qui interdisent l’usage de la famine comme moyen de guerre.

L’Afrique du Sud et l’Algérie, un tandem du Sud global en défense de Gaza

Le conseiller juridique du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Jaymion Hendricks, a lui aussi appelé à un sursaut moral et juridique. « Le monde a trahi le peuple palestinien », a-t-il déclaré avec force, citant le secrétaire général de l’ONU. « Leur seule certitude est que demain sera pire. Nous devons sauver ce qui reste de notre humanité en mettant fin à l’occupation coloniale illégale d’Israël et à la famine intentionnelle. » L’Algérie partage pleinement cette ligne de dénonciation frontale, dans un cadre juridique clair et universel. Ces positions renforcent le rôle de ces deux pays africains comme porte-voix des peuples opprimés dans les instances internationales.

Pour Alger, il ne s’agit pas seulement de diplomatie : c’est un combat de principe, une continuation de son soutien historique à la cause palestinienne, gravée dans la politique étrangère algérienne depuis l’indépendance. Face à cette mobilisation croissante, Israël a choisi de ne pas se présenter devant la CIJ pour cette série d’audiences. Ce silence contraste avec la gravité des accusations portées contre lui. Il y a presque un an, la Cour avait déjà ordonné à Israël d’accélérer l’aide humanitaire vers Gaza et de multiplier les points de passage pour l’acheminement des biens de première nécessité. Ces ordonnances n’ont jamais été respectées.

Une voix du Sud qui gagne en influence

La mobilisation algérienne, dans ce contexte, prend une ampleur nouvelle. L’Algérie ne se limite pas à des déclarations symboliques ; elle agit sur les plans diplomatique, juridique et humanitaire. Elle appelle à l’application effective des normes internationales, au respect du droit humanitaire et à la fin de l’impunité. En rappelant les principes fondamentaux du droit des conflits armés et en exigeant leur application à Gaza, l’Algérie ne fait pas que défendre les Palestiniens : elle défend un ordre international fondé sur la justice et la légalité.

À travers cette bataille juridique, Alger affirme une fois encore que la Palestine reste une priorité diplomatique, et qu’aucune paix durable ne sera possible sans le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien. Alors que les audiences se poursuivent jusqu’à vendredi, le monde observe. Pour l’Algérie, l’heure est au combat politique, diplomatique et éthique — pour que les crimes ne deviennent pas la norme, et que le droit retrouve enfin sa force contraignante.

Avatar photo
LIRE LA BIO
Fred Krock est un journaliste centrafricain reconnu pour son engagement dans la couverture de l'actualité africaine, notamment à travers ses contributions sur Afrik.com. Fred Krock est aussi directeur de la Radio Lengo Songo à Bangui, en République centrafricaine.
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News