Nigeria : au moins 37 morts dans de nouvelles exactions de Boko Haram


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La secte islamiste a de nouveau attaqué des villages du nord-est du pays, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes depuis mercredi soir.

Le Nigeria n’en finit pas de compter ses morts. A l’heure où le président français, François Hollande, en visite dans le pays, assurait du soutien de la France pour lutter contre la secte islamiste Boko Haram, les insurgés prenaient de nouveau pour cible trois villages du nord-est, causant la mort d’au moins 37 personnes, selon l’AFP.

Les sources locales rapportent que trois villes de l’Etat d’Adamawa ont fait l’objet de ces nouvelles exactions menées, depuis mercredi soir, par un « groupe important de militants de Boko Haram ».

Dans la ville de Kirchinga, huit personnes ont été tuées et de nombreuses maisons ont été brûlées.

A Michika, les miliciens de la secte, arrivés vers 21H30, auraient pris la ville pour cible, pendant plus de 4 heures, « armés de roquettes et d’explosifs qu’ils lançaient indistinctement contre des bâtiments officiels et des dizaines de maisons ».

Un habitant a ainsi rapporté à l’AFP que la ville ressemblait désormais à une « zone de guerre », et que plus de 90% de l’activité y a été détruite.

Des dizaines de maisons, de boutiques, et de bâtiments officiels ont en effet été rasés, tandis que la population terrorisée, tentait de fuir vers les collines environnantes.

Un enfant et trois agents de sécurité auraient été tués.

Un collège de nouveau visé

Mais c’est la ville de Shuwa qui semble avoir payé le plus lourd tribut. Les miliciens y ont attaqué et brûlé plusieurs bâtiments dont un collège chrétien. Un nouvel assaut contre un établissement scolaire, qui fait suite au massacre du collège fédéral de Yobe, au cours duquel 43 élèves âgés de 8 à 11 ans avaient été tués dans leur dortoir, dans la nuit de lundi à mardi.

« Le bilan des tués à Shuwa s’élève maintenant à 25 après la découverte de 8 nouveaux cadavres, dont trois gisant sous les décombres calcinés du collège religieux », a déclaré à l’AFP le président du gouvernement local de l’Etat de Adamawa, Maina Ularamu.

Selon l’armée, les assaillants auraient pris une nouvelle fois pris la fuite vers le Cameroun, alors même qu’une partie de la frontière entre les deux pays avait été fermée depuis le week-end dernier afin de lutter contre les mouvements des insurgés. Le Nigeria avait également lancé, mardi, un appel à une coopération renforcée avec son voisin.

Un pays en proie à un régime de terreur

Le Nigeria, qui ne cesse de renforcer ses mesures contre les islamistes subit de plein fouet un regain des exactions de Boko Haram ces dernières semaines. La secte, qui mène une sanglante insurrection armée pour tenter d’imposer un Etat islamique dans le nord est du pays, y fait régner un régime de terreur parmi la population.

Depuis le 15 mai 2013, l’armée a lancé une vaste offensive contre les bastions de Boko Haram, déclarant l’état d’urgence dans les Etats de Borno, Yobe et Adamawa (nord-est), pour y reconquérir des zones tombées aux mains des insurgés. Mais ces mesures ne semblent toujours pas suffisantes.

Depuis 2009, 4 500 personnes auraient perdu la vie dans les massacres perpétrés par la secte, dont déjà 254 depuis mi-janvier, selon un décompte du Nigerian Tribune.

Jeudi, les Nations Unies ont par ailleurs annoncé qu’environ 300 000 personnes ont fui le nord-est du pays depuis mai 2013, en raison des exactions de Boko Haram.

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