
Entrée en production en 2022, New Largo (Seriti Resources) doit livrer environ 12 Mt/an de charbon à la centrale de Kusile pendant plusieurs décennies. Classé « bombe carbone » par LINGO, le projet cristallise les tensions entre sécurité électrique, impacts locaux et trajectoire climatique.
À 15 km d’eMalahleni (Mpumalanga), la mine à ciel ouvert de New Largo est devenue l’un des pivots de l’approvisionnement d’Eskom, ka première compagnie d’électricité sud-africaine. Vendu par Anglo American en 2018 à un consortium mené par Seriti Resources, le gisement a démarré en 2022 et monte en puissance pour livrer jusqu’à 12 millions de tonnes par an à la centrale voisine de Kusile. Un pari industriel lourd et un symbole climatique, car la base LINGO classe New Largo parmi les « bombes carbone » (potentiel d’émissions supérieur à 1 GtCO₂).
En 2018, Anglo American cède New Largo pour environ 850 millions de rands à New Largo Coal (Seriti, Coalzar, IDC), avec l’objectif explicite de sécuriser le combustible de Kusile. Le gisement renferme environ 585 Mt de réserves récupérables, dimensionnées dès l’origine pour une exploitation à grande échelle au service d’Eskom.
Selon les données publiques, New Largo est opérationnelle depuis 2022. Seriti évoque une capacité cible d’environ 12 Mt/an sur une durée potentielle pouvant atteindre un demi-siècle.
La typologie LINGO
Dans la typologie LINGO, une « bombe carbone » est un projet fossile dont l’empreinte cumulée dépasse 1 gigatonne de CO₂. La liste 2022 cite explicitement New Largo (charbon) parmi ces projets majeurs, avec une estimation d’environ 1,4 GtCO₂ sur la durée de vie. Son démarrage post-2021 en fait l’un des rares cas africains récemment mis en service dans cette catégorie.
Les impacts locaux restent sensibles. New Largo se trouve dans l’un des hotspots de polution atmosphérique d’Afrique du Sud. Des analyses indépendantes signalent que la qualité de l’air régionale est déjà dégradée et que les extensions minières prévues aggraveraient les émissions de particules. En parallèle, les études d’impact détaillent la gestion de l’eau, des déchets et des zones humides, signe d’un suivi réglementaire serré mais complexe, dans une région où cohabitent besoins d’emploi et contraintes environnementales.
lire aussi : L’histoire des mineurs marocains dans le Nord de la France
Le rôle de Kusile éclaire l’équation énergétique. La centrale (6 × 800 MW) est désormais pleinement opérationnelle, et New Largo agit comme mine dédiée pour stabiliser l’approvisionnement d’Eskom après des années de délestages. Mais cet ancrage sécuritaire verrouille aussi une part du mix pour des décennies. En bref, New Largo sécurise l’alimentation de Kusile et, par ricochet, la stabilité du réseau sud-africain, mais au prix d’un engagement charbonnier de long terme
Repères clés
- Localisation : Mpumalanga, à une quinzaine de kilomètres au nord d’eMalahleni.
- Propriétaire-opérateur : Seriti Resources via New Largo Coal (acquisition auprès d’Anglo American avec Coalzar et l’IDC).
- Mise en service : 2022. Capacité visée : environ 12 Mt/an, principalement pour Kusile, avec une durée d’exploitation potentielle d’environ 50 ans.
- Réserves récupérables : autour de 585 Mt.
- Emplois directs déclarés : un peu plus de 700 en 2024.
- Statut climatique : « bombe carbone » avec un ordre de grandeur d’environ 1,4 GtCO₂ sur la durée de vie.



