
https://www.afrik.com/mopx-en-afrique-de-l-ouest-une-situation-plus-complexe-que-prevu-malgre-la-levee-de-l-alerte-mondialeLe Mali se retrouve à un moment critique alors que réapparaît le Mpox, une infection virale dont la circulation s’intensifie depuis plusieurs mois sur le continent africain. Cette situation met en la fragilité des systèmes de surveillance et la nécessité d’une réaction rapide pour éviter toute propagation durable.
Le Mali fait face, depuis quelques jours, à une résurgence de la maladie Mpox, anciennement appelée variole du singe, avec cinq cas officiellement confirmés par la Direction générale de la santé et de l’hygiène publique. Un sixième cas, d’abord signalé, a finalement été reclassé après vérification, le patient ayant été identifié comme originaire d’un pays voisin. Les autorités sanitaires maliennes se mobilisent pour retracer l’ensemble des contacts de ces personnes infectées, dans l’objectif de contenir le virus le plus rapidement possible. Cette stratégie repose sur un suivi rigoureux et une réactivité qui, selon les responsables de la surveillance épidémiologique, ont déjà permis de circonscrire plusieurs situations similaires par le passé.
Mesures pour freiner la transmission
Le Mpox est une infection virale hautement contagieuse dont les symptômes apparaissent progressivement. La fièvre, les maux de tête et les douleurs musculaires constituent les premiers signes, auxquels s’ajoutent des lésions cutanées souvent visibles sur le visage, les paumes des mains et la plante des pieds. La maladie se transmet par contact direct avec un animal infecté, une personne malade ou des objets contaminés. Elle peut également se propager par de grosses gouttelettes respiratoires ou encore de la mère à l’enfant.
Pour cette raison, les autorités maliennes rappellent la nécessité d’isoler les personnes suspectes dès l’apparition des premiers symptômes et d’alerter sans délai les services de santé les plus proches. L’hygiène des mains, l’évitement des contacts rapprochés avec les personnes malades et l’assainissement des lieux de vie demeurent des mesures essentielles pour freiner la transmission. La situation au Mali s’inscrit dans un contexte plus large touchant l’ensemble du continent africain. Depuis 2022, plusieurs pays connaissent une augmentation notable des cas de Mpox.
Variantes propres à l’Afrique de l’Ouest
La République Démocratique du Congo reste le pays le plus affecté, concentrant une grande partie des infections confirmées et des décès. Toutefois, l’épidémie s’étend désormais au-delà de l’Afrique centrale. Des pays comme le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda ou le Burundi ont signalé de nouveaux cas au cours des derniers mois. En Afrique de l’Ouest, des nations auparavant peu touchées telles que la Côte d’Ivoire ou le Ghana voient également apparaître des foyers isolés, preuve que la circulation du virus devient progressivement plus diffuse.
L’une des particularités préoccupantes de cette recrudescence réside dans la coexistence de plusieurs clades du virus Mpox. Le clade I, historiquement plus présent en Afrique centrale, continue d’y être dominant, tandis que des variantes propres à l’Afrique de l’Ouest circulent parallèlement dans des zones parfois éloignées les unes des autres. Cette diversité génétique pourrait favoriser des dynamiques de transmission différentes selon les régions, compliquant le travail des services de santé publique qui doivent adapter leur surveillance en fonction des caractéristiques locales.
Une large partie de la population sans protection croisée contre le Mpox
Cette augmentation des cas à travers le continent s’explique par plusieurs facteurs. La fin de la vaccination contre la variole, intervenue dans les années 1980, a laissé une large partie de la population sans protection croisée contre le Mpox. Les déplacements de populations, qu’ils soient liés aux migrations, aux conflits ou aux activités économiques régionales, facilitent également la propagation du virus hors de ses foyers traditionnels. Les infrastructures de santé, souvent fragiles dans certaines régions d’Afrique, peinent par ailleurs à assurer une détection rapide des cas, faute de moyens suffisants pour les tests, la surveillance épidémiologique ou la prise en charge spécialisée. Dans certains pays, le manque d’accès aux vaccins ou aux traitements accentue ces vulnérabilités.
Pour le Mali, l’enjeu est de taille. Bien que le nombre de cas détectés demeure limité, l’expérience des pays voisins montre que la situation peut évoluer très rapidement lorsque les conditions favorisant la transmission sont réunies. Une vigilance renforcée s’impose donc. Les autorités doivent non seulement maintenir une surveillance active mais également sensibiliser la population aux symptômes précoces et aux gestes de prévention. La capacité à détecter rapidement les cas, à isoler les patients et à identifier les personnes ayant été en contact avec eux représente un élément essentiel pour éviter l’installation d’un foyer durable.





