
Le Président mozambicain Daniel Chapo a déclaré l’ouverture d’un « âge d’or » pour la renégociation des contrats entre l’État et les multinationales, dans le but de mieux faire profiter la population des ressources naturelles du pays. Il a affirmé que son gouvernement travaille activement à la révision de certains accords, sans interrompre les projets en cours. Chapo a aussi exhorté TotalEnergies à lever le cas de force majeure afin de relancer le projet gazier stratégique de Palma.
Daniel Chapo, Président du Mozambique, assure que le gouvernement met tout en œuvre pour renégocier les contrats avec les multinationales afin que leurs revenus bénéficient davantage au peuple mozambicain. En attendant, le président prévient qu’il est important de ne pas interrompre les projets. S’adressant à la presse ce dimanche, Chapo a également déclaré qu’il incombait à Total de mobiliser les forces nécessaires pour faire avancer son projet.
La renégociation des contrats au cœur des débats
C’était la première fois que le chef de l’État s’ouvrait aux questions sur tout, absolument tout. La gestion économique et politique de son gouvernement a dominé la trentaine de questions posées et Daniel Chapo y a répondu. L’une des questions soulevées portait sur l’état d’avancement de la renégociation des contrats des mégaprojets, promise par lui, et sur d’autres mesures visant à optimiser leur contribution et à inverser la tendance à la pauvreté dans le pays.
Daniel Chapo a expliqué que son gouvernement travaillait à la révision de certains contrats afin d’optimiser les bénéfices pour la communauté. « Nous avons des contrats qui arrivent à échéance. Nous vivons une période faste et nous pensons qu’il est nécessaire de trouver d’autres moyens de renégocier certaines clauses qui pourraient bénéficier au peuple mozambicain. Par exemple, nous disposons actuellement d’un contrat signé en 1997, qui appartient à Track. Il expirera en 2027. Une équipe du Bureau des réformes et des projets stratégiques analyse déjà ce contrat, car il s’agit d’un autre problème. Nous ne pouvons pas attendre la fin de ce contrat », a déclaré le président de la République.
Des cas prioritaires
Le contrat avec Kenmare, qui explore les sables lourds de Moma, au nord du Mozambique, en attente de renouvellement, est, pour le moment, l’une des principales missions, et le gouvernement essaye d’en optimiser les retombées.
« Notre intention n’est pas d’arrêter les projets en cours ou ceux qui sont en phase d’investissement, la phase de résultats, pour ceux qui comprennent qu’il s’agit de la phase d’investissement et que ce n’est que plus tard que viendra la phase de revenus. Nous devons chérir ces projets à ce stade. Nous avons dit que nous examinerions les projets en place depuis 20 ou 30 ans et que nous ne les reconduirions pas dans les mêmes conditions. Les temps changent, les désirs changent. Même la population mozambicaine a changé. Aujourd’hui, nous sommes plus de 30 millions », a déclaré Daniel Chapo.
TotalEnergies, un cas particulier
Parallèlement, l’un des projets qui débutera l’exploration gazière sous son mandat, loin de toute modification contractuelle, est celui de TotalEnergies, à Palma. La reprise des travaux de construction a été promise pour le milieu de l’année, et Chapo affirme qu’il appartient à Total de lever le cas de force majeure et de reprendre les activités.
« L’accent doit être mis sur la levée du cas de force majeure. Il est important de préciser que ce n’est pas le gouvernement qui a levé le cas de force majeure, mais Total. Il est de la responsabilité de Total de lever le cas de force majeure. Il est vrai qu’en tant que gouvernement, nous avons également notre rôle à jouer, car tout est lié à la sécurité. Si le cas de force majeure est levé, compte tenu de nos actions, nous pourrons poursuivre le projet », a-t-il expliqué.