
Du 27 septembre au 19 octobre 2025, le Chili vibrera au rythme du football mondial des moins de 20 ans. Parmi les 24 sélections en lice, quatre représentants africains – l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et le Maroc – portent les espoirs d’un continent qui n’a jamais remporté cette compétition. Entre groupes piégeux et ambitions légitimes, tour d’horizon des chances africaines.
Le tirage au sort réalisé hier soir à Santiago a livré son verdict : l’Afrique, représentée par l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et le Maroc, aura fort à faire dans des groupes périlleux. Du 27 septembre au 19 octobre, les vingt-quatre meilleures sélections U-20 de la planète se disputeront le titre dans les quatre villes hôtes chiliennes (Santiago, Rancagua, Talca, Valparaíso).
Les quatre mousquetaires africains à la loupe
Afrique du Sud – Groupe E : Les champions en confiance face à des adversaires redoutables, la France, la Nouvelle-Calédonie et les États-Unis.
Sacrés champions d’Afrique à la CAN U20 il y a douze jours, les Amajita arrivent au Mondial gonflés à bloc. Leur métronome défensif Tylon Smith, élu meilleur joueur de la CAN U-20, symbolise le visage d’une équipe capable de ressortir proprement sous pression. Le portier Fletcher Lowe, Gant d’Or continental, offre un gage supplémentaire de solidité. Reste que la présence de la France et des USA habitués à aller loin dans la compétition confère à ce groupe un parfum de Coupe du monde senior : passer l’obstacle exigerait au minimum quatre points et une discipline tactique irréprochable.
Nigeria – Groupe F : L’expérience au service de l’ambition face à la Colombie, la Norvège, et l’Arabie saoudite
Quatorzième participation – un record pour une nation africaine – mais toujours pas de titre mondial pour les Flying Eagles. Troisièmes de la CAN après une victoire aux tirs au but sur l’Égypte, ils s’appuient sur le milieu Daniel Daga (18 ans), déjà transféré à Molde FK en Norvège et cité parmi les 60 espoirs mondiaux par The Guardian.
Athlétiques et habitués des grands tournois, les Nigérians bénéficient en outre d’un tirage abordable sur le papier ; méfiance toutefois face à la Norvège d’Erling Moi et à une Colombie toujours technique qui sera habituée au climat.
Égypte – Groupe A : Face au Chili, Japon et Nouvelle-Zélande
Les Pharaons, quatrièmes de leur CAN à domicile, auront le privilège de débuter face au pays hôte dans l’enceinte mythique de l’Estadio Nacional. Le capitaine Ahmed « Kabaka » Khaled, organisateur du jeu formé à Al-Ahly, a brillé lors des qualifications UNAF (2 buts). Avec l’ailier Mohamed Zaalouk, l’Égypte dispose de vitesse pour frapper en transitions.
Mais affronter le Chili sur son terrain avec le Japon souvent, redoutable dans cette catégorie, n’est pas un gage de sécurité.
Maroc – Groupe C : Mission difficile face au Brésil, au Mexique et à l’Espagne
Finalistes malheureux de la CAN, les Lionceaux de l’Atlas ont hérité du fameux « groupe de la mort« . Le sélectionneur Mohamed Ouahbi compte sur le virevoltant Jones El-Abdellaoui, buteur décisif en demi-finale continentale et récemment recruté par le Celta Vigo, pour dynamiter les défenses adverses. Leur organisation compacte (un seul but encaissé avant la finale continentale) sera mise à rude épreuve par les talents brésiliens et la maîtrise espagnole. Un exploit marocain passerait sans doute par des matches nuls accrochés et une victoire impérative face au Mexique.
« Je m’attends à une compétition spectaculaire. Les groupes sont très équilibrés, même s’il y en a toujours un plus relevé que les autres, et cela semble être le cas pour le groupe C cette fois-ci. », a déclaré l’ancien pilote de l’équipe nationale argentine Sorín.
Le Maroc devra créer au moins un exploit pour survivre dans son groupe de fer. Mais après la demi-finale historique des A en 2022, qui oserait exclure une nouvelle surprise marocaine ?
Quelles chances pour l’Afrique ?
Avec quatre meilleurs troisièmes qualifiés, deux représentants africains ont statistiquement de bonnes chances de poursuivre l’aventure. L’Afrique du Sud et le Nigeria partent avec les meilleures cartes en main mais on sait que dans ces compétitions, un peu de réussite, ou de malchance, peu vite bousculer les pronostics.
La gestion de la première rencontre sera cruciale. Afrique du Sud–France, Chili–Égypte, Maroc–Brésil et Nigeria–Norvège donneront immédiatement le ton ; un résultat positif éviterait la pression maximale lors de la deuxième journée. Mais pour les trois premiers cités, c’est du très lourd en face !
Quoi qu’il advienne, la génération africaine 2005-2007 aura l’occasion de rappeler que le continent produit, année après année, un vivier de talents capables de secouer la hiérarchie mondiale.