Mbemba crucifie le Cameroun dans le temps additionnel : la RDC file en finale des barrages


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Chansel Mbemba
Chansel Mbemba

Sous une pluie diluvienne à Rabat, la République Démocratique du Congo a créé la sensation en éliminant le Cameroun (1-0) en demi-finale des barrages africains pour la Coupe du monde 2026. Un but décisif du capitaine Chancel Mbemba dans les arrêts de jeu propulse les Léopards vers une finale cruciale face au Nigeria, dimanche prochain.

Le stade El Barid de Rabat restera gravé dans la mémoire collective congolaise. Ce jeudi 13 novembre 2025, sous des trombes d’eau marocaines, les Léopards ont réussi à terrasser les Lions Indomptables au terme d’une rencontre acharnée où tout s’est joué dans les ultimes secondes.

Un match verrouillé sous tension

Dès l’entame, l’intensité était au rendez-vous avec un festival de cartons jaunes témoignant de l’enjeu colossal de cette confrontation. Carlos Baleba et Frank Magri côté camerounais, ainsi que Chancel Mbemba côté congolais, ont rapidement rejoint le carnet de l’arbitre soudanais Mahmood Ali Mahmood Ismail. Les deux formations, conscientes qu’une place pour les barrages intercontinentaux se jouait sur ce seul match, n’ont rien lâché physiquement.

Le Cameroun, pourtant au bord de l’implosion en raison de conflits internes, privé de plusieurs cadres dont André-Frank Zambo Anguissa et Eric Maxim Choupo-Moting, a pourtant dominé les débats en première période. Bryan Mbeumo, l’ailier de Brentford, s’est montré particulièrement remuant, trouvant rapidement Lionel Mpasi sur sa route. Karl Etta Eyong a eu la plus belle opportunité des quarante-cinq premières minutes, mais sa reprise du plat du pied a fui le cadre après un coup franc magistralement tiré par Mbeumo.

Une défense congolaise héroïque

Face aux assauts répétés des Lions Indomptables, la défense congolaise a fait bloc autour de son capitaine Mbemba. Le défenseur central du LOSC, impérial tout au long de la rencontre, a multiplié les interventions salvatrices, notamment sur une tête de Vincent Aboubakar, rentré à la mi-temps, qui prenait la direction du but. À ses côtés, Aaron Wan-Bissaka et Axel Tuanzebe ont formé un rempart quasi infranchissable, frustrant les attaquants camerounais.

La RDC, orchestrée par Sébastien Desabre depuis le banc, a su faire preuve de patience et de discipline tactique. Si Théo Bongonda a tenté quelques percées sur son aile, c’est surtout Cédric Bakambu qui s’est créé la plus grosse occasion congolaise en seconde période. L’attaquant de Galatasaray a vu André Onana sortir un arrêt décisif sur sa frappe vicieuse qui filait vers la lucarne.

Le coup de théâtre final

Alors que le match semblait inexorablement glisser vers les prolongations, le destin a basculé dans le temps additionnel. Sur un corner frappé par Brian Cipenga, entré en cours de jeu, le ballon a traversé toute la surface de réparation camerounaise. Chancel Mbemba, arrivé lancé au second poteau, a surgi pour placer une reprise du pied gauche imparable. André Onana, jusque-là irréprochable, n’a pu que constater les dégâts tandis que le capitaine congolais exultait sous la pluie battante.

Un silence glacial s’est abattu sur le banc camerounais pendant que l’explosion de joie congolaise résonnait dans le stade marocain. Les dernières secondes n’ont été qu’une formalité pour des Léopards transfigurés par ce but libérateur.

Les conséquences d’une élimination précoce

Pour le Cameroun de Marc Brys, cette élimination représente un coup dur immense. Les Lions Indomptables, habitués des phases finales mondiales avec huit participations (record africain), voient s’éloigner le rêve d’un neuvième rendez-vous planétaire. Les tensions internes entre Samuel Eto’o et le sélectionneur belge, visibles depuis des mois, n’auront certainement pas aidé à créer la cohésion nécessaire pour franchir l’obstacle congolais.

La RDC, elle, continue sa renaissance entamée sous Sébastien Desabre. Quatrièmes de la dernière CAN, les Léopards confirment leur montée en puissance et se rapprochent d’un retour en Coupe du monde après une absence qui dure depuis 1974. Dimanche, face au Nigeria d’Ademola Lookman et Victor Osimhen, ils auront l’occasion historique de décrocher leur ticket pour les barrages intercontinentaux prévus en mars 2026.

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Amadou Atar est une référence dans le monde du football africain. Il est précis et objectif dans ses articles, même si on ne peut lui enlever un penchant historique pour le mythique club français de Saint-Etienne où sont passés plusieurs des plus grands joueurs africains de l'histoire
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