
Le milliardaire malgache Mamy Ravatomanga, proche de l’ancien président Andry Rajoelina, est au centre d’une affaire financière à l’île Maurice. La justice lui reproche d’avoir transféré illégalement des fonds entre les deux pays. Sa demande de libération sous caution a été rejetée, mais son état de santé a bouleversé le cours des événements.
L’affaire, désormais élargie à d’autres responsables, fait grand bruit dans toute la région.
Des accusations lourdes et un rejet de caution
Jeudi 6 novembre, Mamy Ravatomanga a comparu devant la Cour de district de Port-Louis. Il est poursuivi pour « blanchiment d’argent » et « entente délictueuse ». Les enquêteurs l’accusent d’avoir transféré frauduleusement plusieurs dizaines de millions d’euros de Madagascar vers l’île Maurice.
Arrêté le 24 octobre, il avait été hospitalisé dans une clinique privée car il souffrait de problèmes cardiaques. Malgré cet état de santé fragile, la Cour a tranché sans ambiguïté : pas de libération sous caution. Le placement en cellule a été ordonné immédiatement. La Commission des crimes financiers a refusé toute remise en liberté et évoqué un risque de fuite, d’intimidation de témoins et de manipulation de preuves.
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La santé fragile du magnat des affaires
C’est à ce moment-là que l’affaire a pris une tournure inattendue. En route vers sa cellule, Mamy Ravatomanga a été transféré d’urgence dans un hôpital public. Il y est désormais gardé sous surveillance policière stricte.
Son cardiologue affirme que son état reste instable et nécessite des examens complémentaires. Le diagnostic évoque une angine de poitrine spastique, causée par le rétrécissement temporaire des artères coronaires. Le médecin a insisté sur la nécessité d’un repos absolu pour éviter une crise cardiaque potentiellement fatale. Sept médecins d’État ont confirmé ce diagnostic et évoquent une possible intervention chirurgicale.
L’affaire éclabousse l’ancienne commission financière
L’enquête dépasse désormais le cas du milliardaire. Junaid Fakim, ancien commissaire de la Commission financière, est lui aussi visé. Hospitalisé pour des troubles cardiaques, il est soupçonné d’avoir rencontré Mamy Ravatomanga le 14 octobre afin de lui transmettre des informations confidentielles. Il nie catégoriquement ces accusations.
De son côté, la défense de Mamy Ravatomanga dénonce une arrestation irrégulière et plaide son innocence, en raison du manque de preuves concrètes. L’ordre d’incarcération reste néanmoins en vigueur, suspendu uniquement pour raisons médicales. L’état de santé du milliardaire et la suite de la procédure judiciaire retiennent désormais toute l’attention à Madagascar comme à l’île Maurice.



