
Une semaine après le coup d’État manqué, la tension politique monte d’un cran au Bénin avec l’interpellation de Chabi Yayi, fils de l’ancien président Boni Yayi et cadre du principal parti d’opposition. Cette arrestation, contestée par Les Démocrates, alimente les accusations de répression ciblée dans un climat sécuritaire sous haute surveillance.
Le climat politique au Bénin continue de se tendre une semaine après l’annonce d’une tentative de coup d’État déjouée. Chabi Yayi, secrétaire aux relations extérieures du parti d’opposition Les Démocrates et fils de l’ancien président Thomas Boni Yayi, a été interpellé et placé en garde à vue dimanche 14 décembre.
L’interpellation au petit matin à Cotonou
Chabi Yayi a été arrêté à son domicile à Cotonou au petit matin, entre 2 heures et 6 heures, selon ses proches. Des sources indiquent que le domicile de l’opposant a été encerclé par des forces de sécurité lourdement armées. Lors de l’opération, les forces de l’ordre auraient procédé à une perquisition et saisi plusieurs appareils, dont des ordinateurs.
Entendu par les autorités, Chabi Yayi a été placé en garde à vue dans la soirée. Selon l’un de ses conseils, l’arrestation serait directement liée au coup d’État manqué du 7 décembre, en raison de sa qualité de responsable national aux affaires extérieures au sein du parti Les Démocrates.
Le parti Les Démocrates dénonce un « enlèvement »
L’arrestation de Chabi Yayi a suscité une vive réaction au sein de son parti, Les Démocrates, formation politique présidée par son père, Thomas Boni Yayi. Dans un communiqué, le parti a exigé sa libération immédiate et a réclamé toute la lumière sur ce qu’il qualifie d’« enlèvement ».
Un des conseils de Chabi Yayi a par ailleurs évoqué la violation des « heures légales de visite domiciliaire et de perquisition » lors de l’interpellation. Le parti d’opposition exprime son incompréhension face à cette démarche, rappelant qu’il a « fermement dénoncé cette attaque contre notre pays et ses institutions ». Guy Mitokpè, secrétaire national à la communication du parti, a souligné : « Nous sommes des démocrates et n’avons pas d’autre méthode que les approches légales ou démocratiques. » L’ancien Président Boni Yayi avait lui-même condamné la tentative de coup d’État deux jours après les faits dans une vidéo.
Une vague d’arrestations dans l’opposition
L’interpellation de Chabi Yayi s’inscrit dans une série d’arrestations ciblant l’opposition et d’autres personnalités depuis la tentative de coup d’État du 7 décembre.
Vendredi, Candide Azannaï, ancien ministre de la Défense et figure importante de l’opposition, a été placé en garde à vue pour « complot contre l’autorité de l’État et incitation à la rébellion ». Parallèlement, un mandat d’arrêt international a été émis contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État et incitation à la rébellion ». Plusieurs mutins, dont leur leader présumé, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, seraient toujours en fuite. Ces développements font craindre une escalade des tensions entre le pouvoir et l’opposition au Bénin.



