Législatives au Bénin : le parti Les Démocrates retrouve la course et vise haut


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Logo du parti Les Démocrates
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Au Bénin, le lundi 1ᵉʳ décembre 2025 restera une date importante pour le parti d’opposition Les Démocrates. En recevant le récépissé définitif de validation de candidature de la Commission électorale nationale autonome (CENA), la formation confirme officiellement sa participation aux élections législatives prévues le 11 janvier 2026. 

Au Bénin, le parti d’opposition Les Démocrates a officiellement réintégré la compétition électorale. Le lundi 1ᵉʳ décembre 2025, la CENA lui a délivré son récépissé définitif de participation aux élections législatives du 11 janvier 2026, confirmant la présence de la formation sur la liste des partis habilités à concourir. Après deux exclusions successives (à la Présidentielle et aux communales), cette validation marque un tournant majeur pour le principal parti d’opposition.

Un retour attendu après deux exclusions successives

Dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube du parti, l’un des vice-présidents du parti, Christophe Monsia, a présenté fièrement le document officiel aux militants. « Le parti Les Démocrates vient de recevoir le récépissé définitif qui consacre sa participation effective aux élections législatives de janvier 2026 », a-t-il déclaré, saluant la reconnaissance d’un travail « rigoureux et sérieux » dans la constitution des dossiers.

Cette validation revêt une forte portée symbolique pour un parti qui estime avoir été injustement écarté des deux derniers rendez-vous électoraux : la Présidentielle et les communales toutes prévues en 2026. Pour sa direction, le retour dans la course législative est non seulement une victoire administrative, mais aussi une réouverture de l’espace politique longtemps jugé verrouillé.

Une campagne offensive : « parcourir villes et villages »

En réaction à la décision de la CENA, le parti a annoncé le lancement imminent d’une vaste tournée d’explications à travers le pays. « Nous sommes vent debout pour parcourir villages et villes, afin d’expliquer les exclusions dont nous avons été victimes à la Présidentielle et aux communales », a affirmé Christophe Monsia.

Cette démarche vise à renforcer la base militante, à remobiliser les sympathisants et à replacer le parti au cœur des débats politiques. Les Démocrates entendent ainsi transformer leur retour en lice en une campagne énergique mêlant pédagogie, critique institutionnelle et reconquête du terrain électoral.

Fait marquant de leur déclaration : le parti affiche sa volonté d’atteindre « au moins 20 % dans toutes les circonscriptions ». Cet engagement renvoie directement au nouveau Code électoral, révisé en 2024, qui impose un seuil minimal de 20 % des suffrages par circonscription électorale pour qu’un parti puisse prétendre à l’attribution des sièges de député.

Cette règle, largement contestée, fait peser une forte pression sur les formations politiques, particulièrement celles de l’opposition. Pour Les Démocrates, se fixer cet objectif ambitieux est un moyen d’affirmer leur capacité à exister nationalement, mais aussi de dénoncer un dispositif qui, selon eux, « limite artificiellement la représentation pluraliste ».

Cinq partis en lice

Outre Les Démocrates, quatre autres formations ont été retenues par la CENA pour participer aux législatives. Il s’agit de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), du Bloc Républicain (BR), de la Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) et du Mouvement des Élites Engagées pour l’Émancipation du Bénin (MOELE-Bénin).

La présence des Démocrates sur cette liste fixe à cinq le nombre total de partis engagés au scrutin, illustrant la sélectivité du processus électoral. Leur retour modifie les équilibres d’une bataille politique déjà tendue, où la majorité présidentielle entend préserver son influence face à une opposition affaiblie par une série de démissions ces dernières semaines, mais qui semble déterminée à reconquérir des espaces institutionnels.

Un enjeu crucial pour le pluralisme politique

La participation des Démocrates relance une dynamique politique qui pourrait peser lourd dans l’issue du scrutin. Pour beaucoup d’observateurs, l’enjeu dépasse le sort du parti : il s’agit d’un test pour la vitalité démocratique du Bénin. Entre les nouvelles exigences légales, la compétition réduite et la tension politique persistante, les législatives de 2026 s’annoncent comme un moment décisif pour la représentation de l’opposition et l’équilibre institutionnel du pays.

Avec leur récépissé définitif, Les Démocrates ne se contentent pas de revenir dans la course : ils entendent y jouer un rôle majeur. Reste à savoir si leur stratégie de terrain et leur mobilisation nationale leur permettront de transformer cet espoir en présence effective à l’Assemblée nationale.

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